André Kaggwa, de la servitude au martyr
André Kaggwa est un membre du groupe des vingt-deux martyrs de l’Ouganda. Il fut martyrisé le 26 mai 1886.
Kaggwa est né vers 1856 dans le royaume de Buganda. Très jeune, il fut arrêté comme esclave et offert à Mutesa Ier, roi du Buganda. Il a servi à cette cour successivement comme page (serviteur), maître du tambour du roi, chef de la fanfare, et chef de la milice, chargé du recrutement dans la fanfare de la cour.
Il se convertit au christianisme, s’inscrit au catéchisme en 1880 et fut baptisé en 1882 en prenant le prénom d’André. Il gagna tellement la confiance du roi qui lui offrit un terrain en cadeau de mariage et le nomma plus tard chef traditionnel de quartier. Après le départ des missionnaires des Pères Blancs, André donnait des cours de catéchisme, baptisait et enterrait les morts. Lors de la peste bubonique, il recevait les malades chez lui et les soignait.
Mutesa Ier décédé, Mwanga II, son fils lui succède. Lui aussi faisait confiance à André jusqu’au jour où son chancelier Mukasa, haineux envers tout ce qui est chrétien inventa une histoire de complot contre le trône royal et en accusa les chrétiens. Il demanda avec insistance qu’on lui livre, André, ce que le roi accepta très difficilement. Le futur martyr qui savait tout ceci mit sa famille à l’abri, communia dans la nuit du 25 au 26 mai 1886 et se présenta à la cour le 26 dans ses plus beaux habits. Mukasa demanda à ses serviteurs de lui apporter son bras comme preuve de l’exécution. André Kaggwa fut amputé d’un bras, décapité et son corps coupé en morceaux, le 26 mai 1886.
André Kaggwa est reconnu martyr par l’Église catholique qui le célèbre le 3 juin. Il fut béatifié par le pape Benoît XV le 6 juin 1920 et canonisé par Paul VI le 18 octobre 1964.
