Sénégal : Les laïcs exigent sanctions et excuses suite aux propos « offensants » d’un imam

Suite à des propos d’un imam portant gravement atteinte aux fondements et à l’unité de la nation sur Walf TV (une télévision privée de la capitale), le Conseil National du Laïcat du Sénégal est monté au créneau pour s’offusquer et condamner. C’était au cours d’une conférence de presse tenue hier mardi 1er mars 2022 à la Centrale des Œuvres catholique Apostolique de Dakar. Cette conférence a fustigé les propos « haineux » de l’imam qui affirmait que les catholiques étaient « condamnés de la même manière » que les francs-maçons et les Juifs dans l’islam. Selon lui, il n’existe que deux religions, « l’islam et les mécréants ». 

M. Philippe Abraham Birane Tine, président du Conseil national du Laïcat, qui rassemble les associations et mouvements catholiques du pays estime que ces propos sont « inadmissibles et ne peuvent être justifiés que par le mépris, l’indécence et l’ignorance d’une personne, peu soucieuse de préserver les valeurs du « vivre ensemble » qui ont permis de bâtir et de consolider notre nation sénégalaise ». Il souligne que ces propos proviennent d’un récidiviste. « sinon, comment comprendre les multiples déclarations de l’imam Sall dans plusieurs médias à Walf, le 24 février et à la 2Stv le 17 février invitant les musulmans à ne collaborer sous aucune forme avec les chrétiens qu’il traite de mécréants, et de francs-maçons, de tous les noms d’oiseaux. Ces propos, véhiculés par un récidiviste, sont loin d’être un lapsus ».

Le laïcat demande des excuses de la part de l’imam et exige une « autosaisine » du procureur dans ce type d’affaires. Il a par la même occasion invité, les responsables des médias et toutes les personnes qui interviennent dans le domaine l’information et de la communication à « plus de vigilance » afin de contribuer à faire respecter les règles de pluralisme, d’éthique et de déontologie, seuls gages d’un Sénégal de tous et pour tous.

L’abbé Alphonse Birame Ndour, vicaire épiscopal, chargé du dialogue interreligieux dira pour sa part : « Ce que nous attendons n’est pas compliqué: il y a un adage qui dit à offense publique, réparation publique. Nous souhaitons que l’imam revienne dans l’émission où il a parlé et qu’il présente ses excuses ».