Saint André Avellin Théatin

Saint André Avellin Théatin (1521-1608)

Saint André Avellin naquit au royaume de Naples. Après des études brillantes, pendant lesquelles il eut le bonheur de conserver son innocence et sa piété au milieu des dangers sans nombre auxquels est exposée la jeunesse des écoles, il reçut les Ordres sacrés, et sa science du droit, en même temps que son talent pour la parole, le poussèrent dans la carrière d’avocat. Un léger mensonge lui étant un jour échappé dans l’exercice de ses fonctions, Dieu lui en inspira une si vive horreur, qu’il brisa soudain sa carrière pour se consacrer au ministère des âmes.

Quelques temps après il entra dans l’Ordre des Théatins, où il voulut recevoir le nom d’André, à cause de son amour pour la Croix. Il fut dès lors un apôtre, et Dieu récompensa son zèle par des prodiges. Une nuit que, par une grande tempête, il revenait de confesser un malade, la violence de la pluie et du vent éteignit le flambeau qui servait à l’éclairer. Non seulement ni lui, ni ses compagnons, ne reçurent aucune goutte d’eau, au milieu des torrents de pluie qui tombaient, mais André, grâce à une vive splendeur qui jaillissait miraculeusement de son corps, servit de guide, au sein des plus profondes ténèbres, à ceux qui étaient avec lui. Un jour qu’il récitait le saint Office, les Anges vinrent chanter avec lui les louanges de Dieu.

La grâce l’accompagnait particulièrement dans l’administration du sacrement de Pénitence et dans la direction des âmes; il y brillait par une piété et une prudence admirables. Dieu lui révélait souvent les secrets des coeurs, les choses éloignées et les choses futures. Il établit plusieurs maisons de son Ordre, travailla à la sanctification du clergé, fonda des oeuvres de zèle: Dieu bénit toutes ses entreprises.

Il avait quatre-vingt-huit ans quand il fut frappé d’apoplexie, au moment où il commençait la Messe et répétait pour la troisième fois ces mots: Introibo ad altare Dei. Privé de l’usage de la parole, il manifesta par signes le désir d’être porté devant le maître-autel, et put recevoir la Sainte Eucharistie. Dieu permit qu’il eut un rude combat à soutenir avant de mourir. Le démon lui apparut sous une forme horrible, menaçant de l’entraîner en enfer; mais la Sainte Vierge, qu’André invoqua de toute son âme, lui donna un prompt secours, et son Ange gardien chassa le monstre. André redevint calme et expira en paix en regardant amoureusement l’image de Marie. On l’invoque avec succès contre la mort subite et imprévue, et pour obtenir une mort douce et chrétienne.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950

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