Veillons au grain

Dans le monde, plus de neuf cent (900) millions de personnes se couchent régulièrement le ventre creux. Avec un revenu annuel par habitant en Afrique subsaharienne qui s’élèverait d’à peine 500 $ US, la famine est la première cause de mortalité sur notre continent. Cette faim dans tous les domaines est causée par la cupidité des chefs d’entreprise, des milliers de salariés sous employés, des fraudes boursières amenant les épargnants à perdre leurs économies de toute une vie.

Tout ceci fait que nous sommes devenus d’éternels quémandeurs auprès des « puissants », par qui, tout se transforme dans l’univers, à travers le sida, « la pandémie la plus dévastatrice de l’histoire de l’humanité », le cancer et les maladies cardiovasculaires qui sèment le deuil sur toute la terre. Les vices tels que l’hypocrisie, le mensonge, la félonie, tout court les injustices bouleversent notre quotidien.

Le pourquoi certains jours, nous rêvons d’une gomme à effacer ces immondices humaines. Tant pour manger seul à notre faim, nous faisons semblant d’être avec les autres que nous mentons comme nous respirons. Pour quelques miettes, nous sacrifions notre frère sur l’autel des visées personnelles et de la sécurité individuelle. Ces complots, coups bas qui rythment notre vie en société, illustrent bien que ce n’est pas dans le bonheur qu’on reconnaît l’ami mais dans le malheur que l’ennemi est mis à nu.

Même quand celui-ci fait l’humble et chemine courbé, faisons attention et prenons garde à lui. Soyons pour lui comme un polisseur de miroir et sachons qu’il déblatérera sans cesse et changera toujours de visage. Puisque pour un détracteur, un délateur comme lui de nos jours, le mensonge est doux à faire écouter au prochain et la vérité amère à se faire entendre par soi-même.

Veillons au grain pour ne pas voir des kamikaze faire voler en éclat nos vies, des attentats à la bombe sur des marchés. Plus d’élèves et d’enseignants abattus dans les établissements scolaires. Ni d’enfants enlevés en raison d’un relâchement de vigilance de leurs parents. Ni de femmes âgées agressées  en plein jour.

A bas aussi, les paroles de connaissance sans discernement, foi et sans raison. Non aux fidèles créant des conflits dans nos communautés et sur nos paroisses. Pas de religieux impliqués dans un génocide, ni des laïcs dans l’Eglise soutenant des factions en guerre. Faire abstraction du culte pédophiles couverts par les ministres du Maître. De la désertion des offices religieux et des Eglises mises en vente.

Non moins importants, les déboisements massifs orchestrés par l’homme à des fins commerciales. Les forêts rasées par des pauvres en quête de combustible. Les pollutions suffocantes des nappes phréatiques entraînant des eaux impropres à la consommation et des mers qui mettent en péril la pêche, certaines techniques modernes, des rejets industriels traduisant le réchauffement climatique auquel nous assistons aujourd’hui.

Nous devons cesser donc nos injustices contre la nature et l’espèce humaine dans la mesure où chacun de nous, selon la pensée de son cœur, nous nous servons des gens qui n’en valent pas la peine.

Ce qui est mal aux yeux du Maître car celui qui absout le coupable pour un pôt de vin doit craindre pour ses lendemains. Et, rappelons-nous d’ailleurs que c’est la mesure dont nous nous servons qui servira aussi de mesure pour nous. Respectons-nous et aimons-nous vivants pour un monde meilleur.