Sainte Dorothée Vierge et Martyre († 304)

Le martyre de la vierge Dorothée nous offre encore une belle page de l’histoire des premiers siècles de l’Église. Elle était née à Césarée, en Cappadoce, où elle faisait l’étonnement des païens et l’édification des chrétiens par ses rares vertus.

Saisie comme chrétienne, elle parut les yeux baissés, mais avec fermeté, devant son juge:

« Quel est ton nom? lui demande-t-il.

— Je me nomme Dorothée.

— Je t’ai fait mander pour sacrifier à nos dieux immortels.

— Je n’adore que le Dieu du Ciel, car il est écrit: « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu ne serviras que Lui. »

— Écoute-moi et sacrifie, c’est le seul moyen d’éviter le chevalet.

— Les souffrances du chevalet ne durent qu’un instant, mais elles me feront éviter des supplices éternels. »

Le juge la fait étendre sur le chevalet pour l’intimider, mais elle réitère sa profession de foi:

« Pourquoi retardes-tu mon bonheur? Je suis chrétienne! Je n’aspire qu’à voir Celui pour qui j’affronte les tourments et la mort.

— Et qui est Celui que tu désire?

— C’est le Christ, le Fils de Dieu.

— Ce sont là des folies, sacrifie et tu seras heureuse.

— Non, je ne sacrifierai point aux démons, je suis l’épouse du Christ et je brûle de m’unir à Lui dans les Cieux. »

Elle est alors livrée à deux malheureuses femmes qui avaient récemment apostasié; mais loin d’être ébranlée par elles, elle leur fit sentir l’énormité de leur faute, les convertit et assista bientôt à leur martyre.

Dorothée, à son tour, fut de nouveau étendue sur le chevalet. « Jamais, je n’ai été si heureuse, dit-elle au milieu des tourments, car j’ai rendu au Christ deux âmes que le démon Lui avait ravies. » Et se tournant vers le juge: « Misérable, lui dit-elle, te voilà vaincu, toi et tes idoles! »

Elle fut condamnée à être frappée du glaive. « Je Vous rends grâces, s’écria-t-elle, ô céleste Amant des âmes, de ce que Vous m’appelez en Votre Paradis. »

Comme on la menait à la mort, un païen, nommé Théophile, la pria, par raillerie, de lui envoyer « des fruits ou des roses du jardin de son Époux ». Elle le lui promit. Avant de recevoir le coup mortel, elle se mit à genoux et pria. Aussitôt parut un enfant portant trois beaux fruits et des roses fraîches, bien qu’on fût en février, et il les porta, de la part de Dorothée, à Théophile, qui confessa Jésus-Christ et subit le martyre ce jour même en rendant grâces à Jésus-Christ.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950

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