Sainte Julienne de Falconiéri Vierge

Sainte Julienne de Falconiéri Vierge (1270-1341)

Julienne, de l’illustre famille de Falconiéri, vint au monde à Florence, l’an 1270, de parents très avancés en âge. Elle fut initiée dès son berceau à la piété et à la vertu, si bien que saint Alexis Falconiéri, de l’Ordre des Servites, disait à la mère ravie: « Ce n’est pas une fille, c’est un Ange que Dieu vous a donné; Il la destine à de grandes choses. »

Les journées de la sainte enfant se passaient presque entières en pieux exercices. Sa mère, y trouvant de l’excès, la grondait: « Julienne, disait-elle, si tu n’apprends pas ce que doit savoir une maîtresse de maison, je ne pourrais pas te trouver un mari. — Ne craignez rien, ma mère, répondait finalement Julienne; quand le temps sera venu, la Sainte Vierge y pourvoira. » Le temps venu, Julienne refusa de se marier, et offrit à Dieu sa virginité.

Elle entra dans l’Ordre récemment fondé des Tertiaires Servites, où elle fit, sous la conduite de saint Philippe Bénizi, les plus grands progrès dans la vertu. A trente-six ans, elle était élue supérieure générale, malgré les réclamations de son humilité. Dès les commencements de sa vie religieuse, sa vie était très austère.

Elle consacrait le lundi au soulagement des âmes du purgatoire, et accompagnait ses prières de rudes pénitences et de cruelles flagellations. Le mercredi et le vendredi, elle gardait un jeûne absolu, ne prenant d’autre nourriture que la Sainte Eucharistie. Le samedi, elle jeûnait au pain et à l’eau en l’honneur de la très Sainte Vierge, et elle passait cette journée dans la compagnie de Marie, au pied de la Croix. Le vendredi, son âme était absorbée, souvent jusqu’à l’extase, dans la méditation de la passion du Sauveur.

Après sa mort, ses religieuses furent saisies d’émotion, en trouvant sur elle une ceinture de fer incrustée dans les chairs. Son divin Époux ne lui ménagea ni les tentations, ni les peines intérieures: « Seigneur, disait-elle un jour dans ses angoisses, que je souffre, s’il le faut, tous les tourments de l’enfer pendant toute l’éternité; mais, de grâce, ne permettez pas que je Vous offense! »

Le plus beau triomphe de Julienne, ce fut sa mort. Gémissant de ne pouvoir communier, elle supplie qu’au moins on lui montre la Sainte Hostie, et, quand on lui a procuré ce bonheur, son audace d’amour va plus loin, elle prie qu’on place le corporal avec l’Hostie sur sa poitrine; mais à peine son voeu est-il exaucé, que l’Hostie disparaît et que Julienne, transportée d’amour, rend le dernier soupir en disant: « Mon doux Jésus! »

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950

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