Saint Ambroise Évêque, Docteur de l’Église (333-398)

Saint Ambroise était fils d’un préfet des Gaules. Étant encore au berceau, il dormait, un jour, quand soudain des abeilles vinrent voltiger autour de lui et pénétrèrent dans sa bouche ouverte, puis s’élevèrent vers le ciel: c’était le présage de son éloquence et de sa grandeur future. Quelques années plus tard il prédit lui-même, sans peut-être le comprendre, son avenir; car, s’étant aperçu que sa mère et sa soeur baisaient la main de l’évêque, à l’église, il leur dit naïvement: « Baisez-moi aussi la main, je serai évêque un jour. »

Ambroise était gouverneur de Milan, quand le peuple, réuni à l’église, semblait prêt à faire une sédition pour obtenir un évêque, dont il était privé depuis vingt ans par la faute des hérétiques. Le magistrat se rendit à l’église pour calmer la foule; mais voici qu’un enfant l’interrompit et cria: « Ambroise évêque! » C’était la voix du Ciel; celle du peuple y répondit, et le temple retentit de ce cri répété avec enthousiasme: « Ambroise évêque! Ambroise évêque! » Ambroise proteste; il objecte qu’il n’est que catéchumène, il se fraye un passage à travers la foule et s’esquive en son palais; mais la foule le suit, déjoue tous ses stratagèmes et répète cent fois le même cri. Il s’enfuit à cheval pendant la nuit, mais il perd son chemin, et à son grand étonnement se retrouve le matin à son point de départ.

On sait comment le nouvel évêque comprit la mission qu’il avait reçue d’une manière si providentielle. Ambroise fut le fléau des hérétiques et le vaillant défenseur de la vraie foi. Parmi toutes ses vertus, l’énergie, une fermeté tout apostolique, semble avoir été la principale. Un jour on vient lui apporter un ordre injuste signé par l’empereur Valentinien: « Allez dire à votre maître, répondit Ambroise, qu’un évêque ne livrera jamais le temple de Dieu. » Bientôt il apprend que les hérétiques, soutenus par l’autorité, vont s’emparer de deux basiliques: « Allez, s’écria Ambroise du haut de la chaire sacrée, dire aux violateurs des temples saints que l’évêque de Milan excommunie tous ceux qui prendront part au sacrilège. »

Le fait le plus célèbre, c’est le châtiment qu’il osa imposer à l’empereur Théodose. Ce prince, les mains encore souillées du sang versé au massacre de Thessalonique, se présente au seuil du temple. Ambroise est là: « Arrêtez, lui dit-il; imitateur de David dans son crime, imitez-le dans sa pénitence. » Saint Ambroise fut un grand évêque, un savant docteur, un orateur éloquent, un homme de haute sainteté.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950

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