Saint Jean Apôtre et Évangéliste
Saint Jean Apôtre et Évangéliste († 103)
Dans l’Évangile et au sein du collège apostolique, saint Jean occupe une place de choix. Représentant l’amour, il marche à côté de Pierre, qui symbolise la doctrine. Jésus semble avoir réservé à cet Apôtre les plus tendres effusions de Son Coeur. Plus que tout autre, en effet, Jean, dont l’âme était pure et virginale, pouvait rendre amour pour amour au divin Maître. Le Sauveur prit plaisir à multiplier les occasions de témoigner envers Son cher disciple une prédilection singulière: il le fit témoin de la résurrection de la fille de Jaïre; il lui montra Sa gloire sur le Thabor, au jour de Sa transfiguration merveilleuse; mais surtout la veille de Sa Passion, à la dernière cène, Il lui permit de reposer doucement la tête sur Son Coeur divin, où il puisa cette charité et cette science des choses de Dieu, qu’il répandit dans ses écrits et au sein des peuples auxquels il porta le flambeau de l’Évangile.
Une des gloires de saint Jean fut d’être le seul, parmi les Apôtres, fidèle à Jésus dans Ses souffrances; il Le suivit dans l’agonie du Calvaire; il accompagna dans ces douloureux instants la Mère du Sauveur. Jésus, ayant vu Sa Mère au pied de la Croix, abîmée dans Sa tristesse, et près d’Elle saint Jean, Il dit à Marie: « Femme, voilà Votre fils! » Ensuite Il dit au disciple: « Voilà votre Mère! ». L’Apôtre, en cette circonstance, nous disent les saints docteurs représentait l’humanité tout entière; en ce moment solennel Marie devenait la Mère de tous les hommes, et les hommes recevaient le droit de s’appeler les enfants de Marie.
Il était juste que saint Jean, ayant participé aux souffrances de la Passion, goûtât l’un des premiers les joies pures de la Résurrection. Le jour où le Sauveur apparut sur le rivage du lac de Génésareth, pendant que les disciples étaient à la pêche, saint Jean fut le seul à Le reconnaître. « C’est le Seigneur, » dit-il à saint Pierre. Jean était donc bien, tout l’Évangile le prouve, le disciple que Jésus aimait, et Il l’aimait parce qu’il était vierge. Après l’Ascension et la Pentecôte, il ne s’éloigna pas de Jérusalem aussi promptement que les autres Apôtres; il vivait dans sa maison du mont Sion, en compagnie de Marie, célébrait devant Elle le Saint Sacrifice et Lui donnait chaque matin la Sainte Communion.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950