Jeudi 20 Mars 2025 Homélie sur Jérémie 17, 5-10 et Luc 16, 19-31 : un homme mourut et arriva devant Dieu. Celui-ci lui montra deux pièces…
Frères et sœurs bien-aimés,
Les lectures d’aujourd’hui nous mettent face à une question essentielle : En qui mettons-nous notre confiance ?
Dans le livre de Jérémie, Dieu nous donne un avertissement clair : « Maudit soit l’homme qui met sa confiance dans un mortel… Béni soit l’homme qui met sa confiance dans le Seigneur » (Jr 17, 5.7). Autrement dit, celui qui s’appuie uniquement sur ses richesses, son pouvoir ou ses capacités humaines est comme un arbuste desséché dans le désert. En revanche, celui qui s’appuie sur Dieu est comme un arbre planté au bord d’un fleuve, qui reste verdoyant même en temps de sécheresse.
L’Évangile illustre cette vérité avec la parabole du riche et de Lazare (Lc 16, 19-31). Le riche vit dans l’abondance, festoyant chaque jour, tandis que Lazare, pauvre et malade, est abandonné à sa porte. Après leur mort, la situation s’inverse : Lazare est accueilli dans le sein d’Abraham, tandis que le riche, plongé dans la souffrance, réalise trop tard l’importance de la justice et de la charité.
Une anecdote pour illustrer cette parabole
Un jour, un homme mourut et arriva devant Dieu. Celui-ci lui montra deux pièces : l’une était remplie de grandes tables avec des mets délicieux, mais les gens étaient affamés, car ils avaient des cuillères trop longues et ne pouvaient pas se nourrir eux-mêmes. Dans l’autre pièce, la même scène, mais avec une différence : ici, chacun utilisait sa longue cuillère pour nourrir son voisin.
Alors Dieu lui dit :
— « La première salle, c’est l’enfer : chacun pense à lui-même et meurt de faim. La seconde, c’est le paradis : chacun pense aux autres et tout le monde est rassasié. »
Le riche de l’Évangile a vécu comme s’il était seul au monde, sans jamais partager avec ceux qui souffraient à sa porte. Ce n’est pas sa richesse qui l’a condamné, mais son indifférence. Il a mis sa confiance dans ses biens matériels plutôt qu’en Dieu et en l’amour du prochain.
Frères et sœurs, cette parabole nous invite à trois réflexions :
- Où plaçons-nous notre confiance ? Sommes-nous comme l’arbre qui s’appuie sur Dieu ou comme celui qui sèche dans le désert de l’égoïsme ?
- Savons-nous voir les “Lazare” à notre porte ? Ceux qui souffrent autour de nous, matériellement ou spirituellement ?
- Sommes-nous généreux avec ce que nous avons ? Pas seulement l’argent, mais aussi notre temps, notre écoute et notre amour.
En ce temps de Carême, demandons au Seigneur de nous aider à ouvrir les yeux sur les détresses de notre monde et à mettre notre confiance en Lui plutôt qu’en nos sécurités humaines.
Amen.
Diacre Armando Tcha-Sama WAKIOU, CSSp.