Homélie du samedi 22 mars 2025
Frères et sœurs bien-aimés,
Les lectures d’aujourd’hui nous révèlent un aspect fondamental du cœur de Dieu : sa miséricorde infinie.
Dans le livre du prophète Michée, nous entendons cette belle proclamation : « Quel Dieu est comme toi, qui enlève la faute, qui passe sur la révolte ? » (Mi 7, 18). Malgré les infidélités de son peuple, Dieu ne se lasse pas de pardonner. Il jette au fond de la mer les péchés de ceux qui reviennent à lui. Cette image forte nous montre un Dieu qui ne garde pas rancune, mais qui restaure et relève ceux qui se tournent vers lui avec un cœur sincère.
Dans l’Évangile, cette miséricorde prend un visage concret à travers la parabole du fils prodigue. Ce récit nous montre un père plein d’amour, prêt à accueillir son fils malgré son départ et ses erreurs. Le plus étonnant, c’est que ce père ne l’accueille pas avec des reproches, mais avec une joie débordante : il court à sa rencontre, l’embrasse et lui redonne toute sa dignité.
Ce fils, qui avait tout perdu, croyait ne plus être digne d’être appelé son enfant. Mais aux yeux du père, il n’a jamais cessé d’être son fils. C’est ainsi que Dieu agit avec chacun de nous. Peu importe nos errances, nos péchés, il attend toujours notre retour avec amour et patience.
Cependant, l’autre fils, celui qui est resté fidèle à la maison, a du mal à comprendre cette miséricorde. Il pense que son père est injuste en faisant tant de fête pour son frère qui a fauté. Ce fils aîné représente parfois notre propre attitude : nous voulons une justice stricte, alors que Dieu nous invite à une justice d’amour et de pardon.
Frères et sœurs, ces textes nous interrogent :
- Savons-nous reconnaître notre besoin de conversion ? Comme le fils cadet, avons-nous l’humilité de revenir vers Dieu ?
- Sommes-nous capables d’accueillir les autres avec la même miséricorde que Dieu ? Ou restons-nous enfermés dans nos jugements comme le fils aîné ?
- Croyons-nous vraiment que Dieu nous aime d’un amour inconditionnel ?
En ce temps de Carême, demandons la grâce d’un cœur ouvert à la miséricorde de Dieu, et d’un cœur prêt à pardonner comme lui.
Amen.
Diacre Armando Tcha-Sama WAKIOU, CSSp.