Homélie du samedi 12 avril 2025, 5ème Semaine de Carême
Frères et sœurs,
Dans la première lecture, Dieu parle par la bouche d’Ézéchiel à un peuple divisé : Israël au nord, Juda au sud. Deux royaumes séparés, parfois même ennemis. Et pourtant Dieu promet :
« Je ferai d’eux un seul peuple […] Il n’y aura plus deux nations, et jamais plus ils ne seront divisés. »
Ce désir d’unité n’est pas seulement politique. Dieu veut une unité profonde, fondée sur une alliance nouvelle : « Je conclurai avec eux une alliance de paix. »
Il s’agit d’un peuple rassemblé autour de Dieu, non plus éparpillé dans ses intérêts ou ses querelles.
Dans l’Évangile, cette promesse commence à s’accomplir. Jésus vient de ressusciter Lazare. Le signe est tellement fort que beaucoup commencent à croire en lui. Mais les chefs religieux, eux, y voient un danger. Ils ont peur que les Romains détruisent leur nation. Alors Caïphe, grand prêtre, prononce une parole qui le dépasse :
« Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, plutôt que la nation entière ne périsse. »
Il pensait parler par calcul politique, mais en réalité, Dieu parlait à travers lui. Jean précise : « Il prophétisait que Jésus allait mourir pour la nation… et rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. »
Un exemple très concret de cette unité aujourd’hui, c’est l’Eucharistie. À la messe, nous venons de milieux différents, avec nos histoires, nos fragilités, parfois même nos blessures. Mais autour du Corps du Christ, nous devenons un seul peuple. Le même pain partagé nous unit plus profondément que n’importe quelle frontière.
Alors en ce temps de carême, demandons au Seigneur deux choses :
– Qu’il vienne guérir nos divisions, dans nos familles, nos communautés, notre Église.
– Et qu’il nous donne d’entrer dans cette unité qu’il offre à travers sa croix.
Car Jésus est mort pour rassembler, pas pour séparer.
Et son Église est le lieu où cette promesse devient réalité.
Amen