Homélie du Jeudi Saint : Messe du soir EN MÉMOIRE DE LA CÈNE DU SEIGNEUR
Frères et sœurs,
Ce soir, nous entrons dans le Triduum pascal, les trois jours les plus saints de l’année. Et tout commence par un geste surprenant : Jésus se lève de table, se ceint d’un linge, et lave les pieds de ses disciples.
Dans un monde où chacun cherche souvent à être servi, Jésus choisit de servir. Lui, le Maître, s’agenouille devant ses amis. Il ne fait pas un beau discours sur l’amour : il le vit, concrètement, humblement, jusqu’au bout. Et il nous dit : « C’est un exemple que je vous ai donné, pour que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »
Mais ce Jeudi Saint, c’est aussi la fête de l’Eucharistie. Saint Paul nous transmet ce que Jésus a fait à la dernière Cène : « Ceci est mon corps, livré pour vous. » À chaque messe, c’est ce même don qui se renouvelle. Jésus ne garde rien pour lui : il se fait pain, pour être mangé, pour être notre force.
Et en même temps, dans la première lecture, Dieu demande aux Hébreux de manger l’agneau pascal debout, le bâton à la main. C’est un repas de libération, de départ. Ce soir, l’Eucharistie devient pour nous aussi ce pain qui nous met en route, qui nous fait sortir de nos habitudes, de nos égoïsmes, pour vivre en serviteurs.
Frères et sœurs, ce soir, Jésus nous invite à deux tables : la table du service et la table de l’Eucharistie. L’une ne va pas sans l’autre. Recevoir le Corps du Christ, c’est s’engager à devenir, nous aussi, un peu plus pain pour les autres, présence qui aime, mains qui servent.
Alors que nous entrons dans la Passion, demandons cette grâce : Seigneur, rends-nous capables d’aimer comme Toi, en servant, en partageant, en pardonnant.
Amen.
