Homélie du 19 avril 2025, Samedi Saint – Année C Le Samedi saint, l’Eglise demeure auprès du tombeau dans le silence


Frères et sœurs bien-aimés,


Ce soir, nous sommes entrés dans la nuit la plus sainte de l’année. Une nuit pas comme les autres. Une nuit où tout bascule. Une nuit où Dieu refait toutes choses.


Depuis le début de cette veillée, la liturgie nous a fait traverser toute l’histoire du salut. Nous avons entendu la beauté de la création, la foi radicale d’Abraham prêt à offrir son fils, la mer Rouge qui s’ouvre pour un peuple en fuite, les promesses des prophètes, et enfin l’annonce bouleversante du tombeau vide. Tout cela n’est pas un simple rappel du passé : c’est notre histoire, c’est notre foi, c’est notre vie.
Dès la première lecture, Dieu se révèle comme celui qui crée, qui appelle à la vie, qui regarde sa création et dit qu’elle est bonne. Cela peut sembler évident, mais c’est une vérité que nous oublions souvent : notre Dieu aime la vie, il nous a voulus, il nous a faits pour la lumière, pas pour les ténèbres.


Puis nous avons entendu Abraham. Il monte la montagne, le cœur serré, prêt à donner ce qu’il a de plus cher. Ce passage nous parle d’un Dieu qui ne veut pas la mort, mais qui transforme l’épreuve en bénédiction. Dieu ne veut pas notre souffrance, il veut notre confiance. Abraham, en acceptant de tout remettre entre les mains de Dieu, découvre que Dieu pourvoit. Et déjà, c’est une annonce du Christ, le véritable Agneau qui sera offert pour le salut de tous.


Et le peuple hébreu, poursuivi par Pharaon, passe la mer. Ce peuple n’est pas sauvé par sa force, mais par la fidélité d’un Dieu qui entend les cris, qui ouvre un chemin là où il n’y en avait pas. Là encore, c’est une annonce du baptême : le passage de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière.
Puis, dans l’épître aux Romains, Paul nous le dit clairement : nous avons été plongés avec le Christ dans la mort pour ressusciter avec lui. Cela veut dire que notre foi n’est pas un simple confort spirituel. Elle est une nouvelle naissance. Par le baptême, nous ne sommes pas des gens qui essayons simplement d’être gentils ou moraux. Non, nous sommes des ressuscités, des gens dont la vie est déjà cachée en Dieu.


Et enfin, l’Évangile de cette nuit. Il commence dans la tristesse, dans l’obscurité d’un matin encore sans espérance. Des femmes vont au tombeau avec des parfums, elles ne s’attendent à rien d’extraordinaire. Elles veulent simplement honorer un mort. Et là, elles trouvent le tombeau vide. Les anges leur posent cette question qui traverse les siècles : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? »
C’est la question que Dieu nous pose aussi ce soir. Pourquoi cherchons-nous la vie là où il n’y en a pas ? Pourquoi courons-nous après des sécurités, des idoles, des illusions ? Le Vivant est là, au milieu de nous. Il est ressuscité, et tout est transformé.


Et pourtant, même les disciples ont du mal à croire. Les femmes courent leur annoncer la nouvelle, mais on les prend pour des rêveuses. Et Pierre court au tombeau, regarde, et reste dans l’étonnement. La résurrection ne s’impose pas, elle se révèle dans le cœur de ceux qui l’accueillent avec foi.
Alors ce soir, nous ne sommes pas juste des spectateurs d’un événement ancien. Nous sommes appelés à devenir témoins. Témoins que la mort n’a pas le dernier mot. Témoins que l’amour est plus fort. Témoins que le Christ est vivant, et qu’il marche avec nous. Même quand nos vies semblent obscures, même quand tout semble perdu, il est là, souvent silencieux, mais bien vivant.


Frères et sœurs, que cette nuit renouvelle notre foi. Que notre cœur s’ouvre à la lumière du Ressuscité. Et que nous puissions, comme les femmes au tombeau, courir annoncer au monde une Bonne Nouvelle qui change tout : Le Christ est vivant, il est ressuscité, et il nous entraîne dans sa vie. Alléluia !


Amen.

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