Homélie du 27 avril 2025, 2e dimanche de Pâques (Dimanche de la Divine Miséricorde)
Frères et sœurs,
Il y a quelques années, un petit garçon est tombé gravement malade. Après plusieurs jours à l’hôpital, alors qu’il allait un peu mieux, l’infirmière lui demanda ce qui l’avait aidé à tenir bon. Et le petit répondit simplement : « C’est quand ma maman me tenait la main. Même si je ne voyais pas son visage, je savais qu’elle était là. »Vous voyez, cette petite histoire nous dit beaucoup sur ce que nous vivons aujourd’hui : croire sans voir, avoir confiance dans la présence du Ressuscité, même dans nos peurs, nos doutes, nos nuits.
Dans l’Évangile que nous venons d’entendre, les disciples sont enfermés par peur. Peur des autorités, peur de l’avenir, peur d’eux-mêmes. Et voilà que Jésus vient au cœur de leur peur. Il ne les accuse pas de s’être enfuis. Il ne leur reproche pas leur lâcheté. Non. Il leur dit simplement : « La paix soit avec vous. »
Frères et sœurs, ce n’est pas magnifique ? Au moment où ils se sentent le plus indignes, Jésus leur donne la paix et l’Esprit Saint. Il leur fait confiance, malgré leurs failles.
Et puis il y a Thomas. Ah, Thomas ! Notre jumeau, dit saint Grégoire. Parce que chacun de nous, un jour ou l’autre, est Thomas. Nous voulons voir. Nous voulons toucher. Nous avons besoin de preuves. Peut-être que certains d’entre vous ici se reconnaissent : « Seigneur, si tu es vraiment là, montre-moi ! »Mais Jésus, lui, ne rejette pas Thomas. Il vient rejoindre son doute. Il ne s’impose pas : il invite Thomas à avancer sa main, à toucher ses plaies. Il lui permet de passer du doute à la foi : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Cette exclamation est la plus belle profession de foi de tout l’Évangile !
Et aujourd’hui, frères et sœurs, ce même Jésus continue de venir au milieu de nos peurs, de nos questions. Il nous invite à croire sans voir. À lui faire confiance même quand tout n’est pas clair.
Dans la première lecture, tirée des Actes des Apôtres, nous voyons justement les apôtres transformés : eux qui avaient si peur sont désormais remplis d’audace. À travers eux, Dieu fait des miracles : « On apportait les malades pour que l’ombre de Pierre les couvre ».
Quelle transformation ! C’est la preuve que, lorsque nous laissons le Ressuscité entrer dans nos vies, même notre ombre peut devenir source de vie pour les autres.
Et dans l’Apocalypse, Jean nous raconte sa vision du Christ glorieux : un Christ vivant, éternel, qui nous dit : « Sois sans crainte. Je suis le Premier et le Dernier. Je suis le Vivant. »
N’ayons pas peur, frères et sœurs. Même dans nos épreuves, même dans nos nuits, Jésus est vivant. Il tient notre main, comme cette maman qui, dans l’ombre, soutenait son enfant malade.Alors aujourd’hui, accueillons cette paix que Jésus nous donne. Accueillons aussi notre mission : être, comme les apôtres, des porteurs de vie, de guérison, de miséricorde. Car ce dimanche, c’est aussi le dimanche de la Divine Miséricorde. Jésus nous rappelle que son amour est plus grand que toutes nos fautes. Sa miséricorde est infinie.
Frères et sœurs, laissons-nous toucher. Osons dire, avec foi, avec cœur :« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Amen.
Diacre Armando Tcha-Sama Wakiou, CSSp