Affaire pass-vaccinal pour accéder aux lieux de cultes : Et si le gouvernement instaurait un dialogue vrai avec la CET ?

Le 1er décembre dernier, la Conférence des Evêques du Togo faisait le point de leur démarche relative à la présentation d’un pass-vaccinal pour accéder aux lieux de cultes à ses fidèles. On retient qu’entre temps, le Ministère de l’Administration Territoriale a invité les Responsables Religieux à une réunion de concertation. Celle-ci s’est tenue le vendredi 26 novembre 2021 et les Responsables Religieux, de manière unanime, ont exprimé, leur désaccord au sujet de l’obligation de présenter un pass-vaccinal pour accéder aux lieux de cultes. Par conséquent, ils ont, opposé un refus à l’envoi des noms de responsables de leurs communautés respectives, qui seraient chargés du contrôle dudit document, comme demandé par le Ministère.

En moins de 24 h, c’est le gouvernement qui riposte en persistant et signant que l’exigence entrera en vigueur le 10 décembre prochain au lieu du 03 initialement prévu. Le contrôle sera effectué par des agents du Groupe Mixte de Surveillance (GMS), qui seront déployés de concert avec des équipes d’accueil des différents lieux de cultes.

Mais dans la mise au point des évêques, il y a une ligne qui retient notre attention et nous interroge. Lisons : « Chers Fils et chères Filles, le lundi 15 novembre 2021, le Ministre d’Etat a signé un communiqué subordonnant l’accès aux lieux de cultes à la présentation d’un pass-vaccinal contre la Covid-19 ou d’un test PCR négatif datant de moins de trois (3) jours, à compter du 03 décembre 2021. À l’issue d’une concertation, les Evêques du Togo vous avaient informés qu’ils ont entrepris d’adresser une lettre au Ministre d’Etat à ce sujet, et promis que les résultats de cette démarche vous seront communiqués en temps opportun. Monsieur le Ministre d’Etat a donné une réponse à la lettre des Evêques. Vous êtes certainement nombreux à attendre la suite de la démarche. Les Évêques du Togo ont ensuite demandé une audience au Ministre d’État pour lui dire, de vive voix, leur désaccord avec une telle décision. Le Ministre d’État n’a pas encore donné suite à cette demande… ».

Pourquoi n’avoir pas donné une suite à la demande d’audience des évêques et après les convoquer à une réunion de concertation ? Pourquoi ne pas discuter avec les responsables religieux et recueillir leurs propositions pour la lutte contre la pandémie que d’imposer sa manière de voir les choses ?

Les responsables religieux ont aussi à leur niveau, la mesure des choses. La preuve, la CET finit son message en ces termes « En ce temps d’attente et d’espérance, veillons et prions avec foi dans la sérénité, et continuons d’observer les mesures barrières de lutte contre la Covid-19. ». D’ailleurs dans le droit canonique, le cas d’épidémie est prévu, et fait partie des dispenses légitimes pour ne pas assister à la messe. Selon le consensus des théologiens moralistes, il suffit d’un inconvénient notable ou moyennement grave (notabile vel mediocriter grave incommodum), ou encore une crainte raisonnable, pour lever l’obligation d’assistance dominicale. Donc les évêques sont suffisamment instruits, mesurent l’ampleur de la situation de la pandémie et il va falloir leur faire quand même un minimum de confiance, travailler ensemble avec eux pour des actions concertées. Mais nous constatons simplement qu’on en fait un peu trop !

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