Saint Jérôme, Prêtre, Docteur de l’Église

Saint Jérôme (340-420) naquit en Dalmatie, de parents riches et illustres, qui ne négligèrent rien pour son éducation. Le jeune homme profita si bien de ses années d’études, qu’on put bientôt, à la profondeur de son jugement, à la vigueur de son intelligence, à l’éclat de son imagination, deviner l’homme de génie qui devait un jour remplir le monde de son nom. Les séductions de Rome entraînèrent un instant Jérôme hors des voies de l’Évangile; mais bientôt, revenant à des idées plus sérieuses, il ne songea plus qu’à pleurer ses péchés et se retira dans une solitude profonde, près d’Antioche, n’ayant pour tout bagage qu’une collection de livres précieux qu’il avait faite dans ses voyages.

L’ennemi des âmes poursuivit Jérôme jusque dans son désert, et là, lui rappelant les plaisirs de Rome, réveilla dans son imagination de dangereux fantômes. Mais l’athlète du Christ, loin de se laisser abattre par ces assauts continuels, redoubla d’austérités; il se couchait sur la terre nue, passait les nuits et les jours à verser des larmes, refusait toute nourriture pendant des semaines entières. Ces prières et ces larmes furent enfin victorieuses, et les attaques de Satan ne servirent qu’à faire mieux éclater la sainteté du jeune moine.

Avec des auteurs sacrés, Jérôme avait emporté au désert quelques auteurs profanes; il se plaisait à converser avec Cicéron et Quintillien. Mais Dieu, qui réservait pour Lui seul les trésors de cet esprit, ne permit plus au solitaire de goûter à ces sources humaines, et, dans une vision célèbre, Il lui fit comprendre qu’il devait se donner tout entier aux études saintes: « Non, lui disait une voix pendant son sommeil, tu n’es pas chrétien, tu es cicéronien! » Et Jérôme s’écriait en pleurant: « Seigneur, si désormais je prends un livre profane, si je le lis, je consens à être traité comme un apostat. »

Son unique occupation fut la Sainte Écriture. À Antioche, puis en Palestine, puis à Rome, puis enfin à Bethléem, où il passa les années de sa vieillesse, il s’occupa du grand travail de la traduction des Saints Livres sur le texte original, et il a la gloire unique d’avoir laissé à l’Église cette version célèbre appelée la Vulgate, version officielle et authentique, qu’on peut et doit suivre en toute sécurité.

Une autre gloire de saint Jérôme, c’est d’avoir été le secrétaire du concile de Constantinople, puis le secrétaire du Pape saint Damase. Après la mort de ce Pape, l’envie et la calomnie chassèrent de Rome ce grand défenseur de la foi, et il alla terminer ses jours dans la solitude, à Bethléem, près du berceau du Christ.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950

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