Sainte Marguerite-Marie Alacoque, confidente du Sacré-Cœur(1648-1690)
C’est pour instituer et propager le culte de Son Sacré Coeur que Jésus-Christ Se choisit, au monastère de la Visitation de Paray-le-Monial, une servante dévouée en Marguerite-Marie Alacoque: une des gloires de la France est de lui avoir donné naissance.
Prévenue par la grâce divine dès ses premières années, elle conçut de la laideur du péché une idée si vive, que la moindre faute lui était insupportable; pour l’arrêter dans les vivacités de son âge, il suffisait de lui dire: « Tu offenses Dieu! » Elle fit le voeu de virginité à un âge où elle n’en comprenait pas encore la portée.
On raconte qu’elle aimait, tout enfant, à réciter le Rosaire, en baisant la terre à chaque Ave Maria. Après sa Première Communion, elle se sentit complètement dégoûtée du monde; Dieu, pour la purifier, l’affligea d’une maladie qui l’empêcha de marcher pendant quatre ans, et elle dut sa guérison à la Sainte Vierge, en échange du voeu qu’elle fit d’entrer dans un Ordre qui Lui fût consacré. Revenue à la santé, elle oublia son voeu, et, gaie d’humeur, expansive, aimante, elle se livra, non au péché, mais à une dissipation exagérée avec ses compagnes.
De nouvelles épreuves vinrent la détacher des vanités mondaines; les bonnes oeuvres, le soin des pauvres, la communion, faisaient sa consolation.
Enfin elle entra à la Visitation de Paray-le-Monial. C’est là que Jésus l’attendait pour la préparer à sa grande mission. Le divin Époux la forma à Son image dans le sacrifice, les rebuts, l’humiliation; Il la soutenait dans ses angoisses, Il lui faisait sentir qu’elle ne pouvait rien sans Lui, mais tout avec Lui. « Vaincre ou mourir! » tel était le cri de guerre de cette grande âme. Quand la victime fut complètement pure, Jésus lui apparut à plusieurs reprises, lui montra Son Coeur Sacré dans Sa poitrine ouverte: « Voilà, lui dit-Il, ce Coeur qui a tant aimé les hommes et qui en est si peu aimé! » On sait l’immense expansion de dévotion au Sacré Coeur qui est sortie de ces Révélations.
La canonisation de la Sainte a eu lieu le 13 mai 1920.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950