Saint Josaphat Kountsevitch Archevêque de Polotsket martyr
Saint Josaphat Kountsevitch Archevêque de Polotsket martyr (1584-1623)
Josaphat naquit à Wladimir, ville de Pologne, d’une famille modeste. Il reçut le nom de Jean au baptême. Sa pieuse mère déposa dans son coeur les germes d’une vertu précoce. Lorsqu’elle n’apercevait pas son fils à la maison, elle était sûre de le trouver en prière dans l’église. Ses parents le proposaient à ses frères et soeurs comme un vivant modèle de vertus. Il entrait à vingt ans dans l’Ordre des Basiliens-Unis de Pologne où il prit le nom de Josaphat.
Secrètement vendu au schisme, le supérieur de la communauté tenta vainement de porter Josaphat à la révolte contre le Saint-Père. Au grand mécontentement des schismatiques qui accablèrent le Saint d’injures et de sarcasmes, Josaphat dénonça l’archimandrite au métropolitain qui fut déposé de sa charge. Quoique simple diacre, Josaphat fit preuve d’un zèle ardent pour la conversion des non-unis et en ramena un bon nombre dans le giron de l’Église. Ordonné prêtre, le saint basilien se fit l’apôtre de la contrée, s’appliqua au ministère de la prédication et de la confession tout en pratiquant une exacte observance de ses Règles. Dieu avait doté saint Josaphat d’un talent particulier pour assister les condamnés à mort. Il visitait aussi les malades pauvres, lavait leurs pieds couverts d’ulcères et tâchait de procurer des remèdes et de la nourriture à ces miséreux.
Nommé archimandrite du couvent de la Trinité qui se composait surtout de jeunes religieux, il les forma à la vie monastique avec une vigilance toute paternelle. A l’âge de trente-huit ans, saint Josaphat Koncévitch fut sacré archevêque de Polotsk à Vilna.
Pendant que le saint archevêque se trouvait à la diète de Varsovie où plusieurs évêques avaient été convoqués, un évêque schismatique s’empara de son siège à l’improviste. Saint Josaphat s’empressa de revenir vers son troupeau pour rappeler les brebis rebelles à l’obéissance. Au moment où il voulut prendre la parole, la foule excitée par les schismatiques se rua impétueusement sur lui. Il aurait été impitoyablement massacré si la force armée n’était intervenue pour le dégager des mains des insoumis.
Le matin du 12 novembre 1623, alors qu’il priait dans la chapelle du palais épiscopal de Vitebsk, la foule en furie envahit la sainte demeure. Saint Josaphat accourut promptement au bruit de l’émeute: «Si vous en voulez à ma personne, dit-il aux assassins, me voici.» Deux hommes s’avancèrent alors vers lui; l’un d’eux le frappa au front avec une perche et l’autre lui asséna un coup de hallebarde qui lui fendit la tête. Enfin, deux coups de fusil lui percèrent le crâne. Saint Josaphat avait quarante-quatre ans lorsqu’il fut victime de ce crime sacrilège.
Sa dépouille fut récupérée cinq jours plus tard dans les eaux d’une rivière, et exposée pendant neuf jours, durant lesquels son corps dégageait constamment un parfum de roses et de lys. Un conseiller de Polotsk abandonna le schisme à la seule vue de la beauté du visage de l’archevêque assassiné. Plusieurs émeutiers se frappèrent la poitrine et se convertirent à la vraie foi.L’archevêque s’était livré volontiers à la mort, offrant sa vie pour que le schisme prenne fin; il l’avait prédit. Quatre ans après sa mort, Smotritski, le faux archevêque auteur des troubles, se résolut enfin à consacrer sa vie à la pénitence, à la prière et à la défense de l’Unité chrétienne. De tels changements de cœur sont en effet le plus grand des miracles, mérités par la sainteté des véritables serviteurs de Dieu.
Environ cinq ans après le martyre de saint Josaphat, son corps fut retrouvé intact, tandis que ses vêtements étaient presque entièrement décomposés. En 1637, après l’avoir trouvé encore blanc et souple, on fit fabriquer un splendide reliquaire en argent, surmonté d’un gisant grandeur nature du Saint. Son corps intact fut à nouveau exposé en 1767. Il fut finalement transporté à la basilique Saint-Pierre de Rome. Le pape Pie IX a canonisé saint Josaphat en 1867.
Résumé O.D.M.