Le Togo régresse dans le dernier classement FIFA
Chronique du 26 octobre 2024
Le Togo manque d’une équipe compétitive
Nous ne le dirons jamais assez. Le Togo n’a pas encore d’équipe de football. Que ce soit la sélection fanion ou des sélections des jeunes, le pays de 56.600km² n’a plus d’équipe complète et compétitive. Nous faisons cette affirmation avec objectivité sans subjectivité. Depuis la fin de la génération 2006 constituée des joueurs qui faisaient le job comme il le fallait, conjugué avec le travail des sélectionneurs de race et rompus à la tâche, suivie de la génération de 2013, le football a semblé quitter la terre de nos aïeux.
Depuis lors, tout observateur avisé n’espère plus grand chose aux prestations des équipes nationales. Une situation déclenchée par l’effet du breton Claude Le Roy entérinée par la politique sportive du pays.
Quelle politique sportive pour le pays?
Si nous voulons nous attarder un peu sur cette politique, c’est bien désolant. Comme il est impossible à un pêcheur d’aller à la pêche avec un filet troué et prétendre faire de bonnes prises; pour un enseignant d’enseigner en présentiel sans tableau et espérer une bonne réussite de ses apprenants; pour un tailleur de coudre de bons habits avec une machine en piteux état et bien d’autres, il est quasi impossible de faire de belles prestations et gagner des trophées, grandir en notoriété sans infrastructures sportives adéquates.
Depuis les indépendances jusqu’en 2025, puis que rien ne pourrait être fait avant la fin de cette année, le Togo ne dispose que de 2 stades de football qu’on pourrait qualifier aux normes internationales. Il y a eu de compétents ministres des sports dans ce pays. Le Togo a connu d’éminents ministres des sports et aujourd’hui le ministre qui est là, Dr. KAMA-GUMEDZOE Kédéka Bessi Lidi n’est pas à sa première expérience mais le sport roi togolais peine à décoller.
Juste à côté la politique sportive du Bénin a changé. Le pays de « Mèdaho » s’est résolu à offrir un cadre idéal et propice à la pratique du sport en général et singulièrement le football. Ainsi avec une enveloppe de 39 milliards de nos francs, les communes de Djougou, Banikoara, Bembèrèkè, Kouandé, Malanville, Nikki, Tanguiéta, Abomey, Covè, Ouèssè, Savalou, Toffo, Aplahoué, Comé, Djakotomey, Dogbo, Grand-Popo, Adjohoun, Avrankou, Kétou, Ouidah et Pobè, au nombre de 22, sont dotées des stades modernes aux normes internationales. Base de développement de tout pays sportif. Notre foi, ceci ne dépasse nullement le Togo. Que ce soit les moyens financiers ou les espaces, mon cher pays en dispose assez.
Comme ce n’est pas encore le cas, néanmoins nous pensons que très bientôt les lignes vont bouger. Pendant qu’on y sera le Togo peine lamentablement. Pour le tournoi de l’Union des fédérations ouest africaines de la zone B (UFOA-B) des moins de 20 ans, les juniors togolais, organisateurs, ne pourront plus poursuivre la compétition car éliminés. De toute façon cette élimination n’est aucunement une surprise, au contraire, elle est une confirmation de l’amateurisme qui tourne autour de cette sélection. Jamais on n’a pas su comment se fait cette sélection mais on a toujours des joueurs. Ce sont réellement les meilleurs qui composent cette sélection ou c’est juste par affinité. L’idéal serait qu’on organise des compétitions pour déterminer les vrais meilleurs et non les pseudo meilleurs.
Avotor Kokou Bruno, la panacée du moment ?
C’est ici que nous avons clamé, proclamé et réclamé la sélection d’un certain Avotor Kokou Bruno dans l’équipe nationale A et A’. Hier, lors du tour qualificatif du championnat d’Afrique des nations (CHAN), le sélectionneur des locaux, Coubadja Abdel Kader, qui a minimisé le potentiel de Bruno Avotor Kokou a, suite à une pression et insistance de notre part, finalement sélectionné le jeune prometteur et buteur patenté du championnat togolais de la saison écoulée. Pour le match face au Bénin, il a toujours montré un sentiment de dédain envers ce joueur et l’a laissé sur le banc. Ce n’est que vers la fin du match qu’il l’a fait rentrer. Mais comme on ne peut pas cacher le soleil avec la main et empêcher de briller, Avotor Kokou Bruno, après son entrée en jeu a prouvé tout le bien pensé de lui. Il a donc permis au Togo de pendre une belle option pour la qualification du prochain CHAN. Ceci doit servir de belle, sage et utile leçon à Nibombé Daré et Coubadja Abdel Kader qui doutent du talent de Bruno. Avec tout ce que ce jeune a fait la saison dernière (18 buts), il doit être le premier à être sur leur liste de convocation. Ce n’est pas suite à la pression et au rappel à l’ordre que ce jeune doit être convoqué. Ça va de soi. Ce serait de l’amateurisme, assimilé des fois à l’incompétence si le meilleur du championnat n’est pas convoqué. Et Avotor Kokou Bruno a prouvé à tout le monde y compris Nibombé Daré et Coubadja Abdel Kader qu’il reste et demeure le meilleur buteur du championnat togolais de la première division pour la saison 2023-2024.
De l’ombre sur le démarrage du championnat 2024-2025
Conséquemment, dans l’incertitude de savoir si le championnat aura lieu cette saison ou pas, une réunion a eu lieu entre le ministère en charge des sports et une délégation des présidents de clubs du Togo. L’idée était de réfléchir sur la question épineuse de la subvention. Autrement dit jusqu’à ce jour personne ne sait si les championnats vont démarrer au Togo ou pas. Mais auparavant une date indicative a été annoncée pour le démarrage des championnats dans le mois de novembre, ce qui n’est plus possible à l’allure où vont les choses.
Le Togo régresse dans le dernier classement FIFA
Les contre performances des sélections togolaises font que logiquement le Togo a reculé de 4 pas dans le dernier classement FIFA du mois. Cette régression s’explique mieux par l’inconstance des sélections togolaises dans des compétitions auxquelles elles prennent part. Comme on parle on pense qu’on est contre. Assagissons-nous plutôt pour un lendemain meilleur du football togolais, car l’homme sage c’est bien celui là qui sait construire sa propre maison avec les pierres que les autres lui jettent.
À bon entendeur, salut !
Donatien Ziggah