Homélie du lundi 17 mars 2025, 2ème Semaine de Carême
Frères et sœurs bien-aimés,
En ce temps de Carême, la liturgie nous invite aujourd’hui à approfondir notre relation avec Dieu à travers la prière, la conversion et la miséricorde. Les lectures nous placent face à deux réalités essentielles : d’une part, la reconnaissance humble de notre péché et, d’autre part, l’appel à la miséricorde et au pardon.
Dans la première lecture, le prophète Daniel élève une prière d’humilité et de repentance : « Nous avons péché, nous avons commis l’iniquité » (Dn 9, 5). Il ne cherche pas à minimiser la faute du peuple, mais il se reconnaît, avec les siens, comme un être fragile et faillible devant Dieu. Pourtant, il ne s’arrête pas au constat du péché : il se tourne vers Dieu, qu’il sait plein d’amour et de fidélité. Cette attitude de Daniel nous enseigne que reconnaître nos fautes n’est pas un acte de désespoir, mais une démarche d’espérance, car nous savons que Dieu est toujours prêt à pardonner celui qui revient à Lui avec un cœur sincère.
Cet appel à la miséricorde divine trouve son écho dans l’Évangile de Luc. Jésus nous lance une invitation radicale : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6, 36). Ce n’est pas seulement une suggestion, mais un véritable programme de vie chrétienne. La mesure de notre relation avec les autres doit être celle de la générosité divine. Nous sommes souvent enclins à juger, à condamner, à mesurer notre amour en fonction des mérites de l’autre. Mais Jésus nous enseigne une autre logique : celle de la miséricorde gratuite, du pardon et du don sans calcul.
Il va encore plus loin en nous mettant face à une loi spirituelle : « Donnez, et il vous sera donné » (Lc 6, 38). Cette parole nous rappelle que notre capacité à recevoir la grâce divine dépend de notre propre ouverture du cœur. Plus nous pardonnons, plus nous sommes pardonnés ; plus nous donnons, plus nous recevons en retour. C’est la logique du Royaume, une logique de surabondance et non de restriction.
Frères et sœurs, en ce temps de conversion, laissons-nous interpeller par ces lectures.Sommes-nous capables de reconnaître humblement nos fautes devant Dieu, comme Daniel ?
Sommes-nous prêts à pratiquer la miséricorde avec les autres, comme Jésus nous y invite ?
Que ce Carême soit pour nous un temps de purification et de croissance dans l’amour, afin que nous puissions, un jour, recevoir la mesure pleine et débordante que Dieu a préparée pour ceux qui aiment.
Amen.
Diacre Armando Tcha-Sama WAKIOU, CSSp.