Homélie du dimanche 30 mars 2025
Chers frères et sœurs,
Un jour, un père reçoit un appel inattendu. Son fils, parti depuis longtemps après une dispute, lui dit : « Papa, je voudrais rentrer… mais je ne sais pas si j’en ai encore le droit. » Bouleversé, le père répond sans hésiter : « Mon fils, tu es attendu depuis le jour de ton départ ! Reviens vite ! » Cette histoire fait écho à la parabole du fils prodigue que nous venons d’entendre.
Dans cet Évangile, Jésus nous montre un père d’une générosité déconcertante. Son fils cadet l’a humilié, gaspillé son héritage et pourtant, au lieu de colère ou de reproches, il l’accueille avec un amour débordant. Ce père court à sa rencontre, comme si c’était lui qui devait demander pardon. Ce geste dit tout de Dieu : il nous aime avant même que nous ayons le temps de prononcer une parole de repentir.
Ce retour du fils prodigue nous rappelle aussi l’expérience du peuple d’Israël dans la première lecture. Après des années d’exil et d’errance, Israël retrouve la Terre promise et célèbre la Pâque. C’est un moment de retour à la grâce, un passage d’une vie de manque à une vie d’abondance. Dieu ne cesse de renouveler son alliance avec son peuple, comme ce père qui ne renonce jamais à son fils.
Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous révèle la clé de cette réconciliation : en Christ, nous sommes devenus une création nouvelle. Imaginez un artiste devant une toile gâchée par une erreur. Au lieu de la jeter, il transforme cette tâche en une œuvre magnifique. C’est ce que Dieu fait avec nous : il ne se contente pas de nous pardonner, il nous recrée.
J’aimerais vous partager une autre histoire vraie. Un prêtre racontait qu’un homme était venu se confesser après trente ans d’éloignement. Il avait peur d’être rejeté, mais il a fondu en larmes en entendant ces simples mots : « Dieu vous attendait. » Cet homme est sorti du confessionnal avec un visage transfiguré. Voilà la puissance de la miséricorde divine : elle ne juge pas, elle relève.
Alors aujourd’hui, demandons-nous : y a-t-il en nous un fils prodigue qui a besoin de revenir ? Y a-t-il un frère aîné enfermé dans sa jalousie et son ressentiment ?
Acceptons-nous d’être ces ambassadeurs de la réconciliation dont parle saint Paul ? Dieu nous tend les bras. Osons courir vers Lui, car son amour est plus grand que nos erreurs.
Amen.
Diacre Armando Tcha-Sama WAKIOU, CSSp.