Homélie du 13 avril 2025 Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur, Année C

Frères et sœurs,


Ce dimanche des Rameaux ouvre pour nous la grande semaine, la Semaine Sainte. Elle commence dans la lumière joyeuse des acclamations : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Mais cette lumière est vite absorbée par l’ombre de la Passion. Jésus entre à Jérusalem acclamé comme un roi, mais il en sortira rejeté, humilié, crucifié.


Le prophète Isaïe, dans la première lecture, nous parle du serviteur souffrant, de celui qui se laisse instruire, qui ne se dérobe pas, même lorsqu’il est frappé, insulté, rejeté. Il garde le visage tourné vers Dieu. Il dit : « Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours : c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages. » Ce serviteur, c’est déjà le Christ annoncé. Ce portrait du serviteur fidèle, silencieux, qui ne répond pas à la violence par la violence, c’est celui de Jésus tout au long de sa Passion.


Saint Paul, dans l’épître aux Philippiens, nous rappelle le mystère que nous contemplons cette semaine : le Christ Jésus, de condition divine, s’est abaissé. Il ne s’est pas accroché à son rang, il ne s’est pas imposé. Il s’est vidé de lui-même, prenant la condition de serviteur, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort sur une croix. Et c’est justement à cause de cet abaissement, de cet amour jusqu’au bout, que Dieu l’a exalté. La gloire du Christ ne vient pas de sa puissance, mais de son amour. Il est roi, mais à sa manière : un roi sans couronne d’or, un roi sans armée, un roi au cœur transpercé.


Dans l’Évangile selon saint Luc, nous avons entendu le long récit de la Passion. C’est le cœur du mystère chrétien. Dans cette Passion, tout est dit de l’amour de Dieu pour l’humanité. Jésus, dans la nuit de l’angoisse au jardin des Oliviers, ne fuit pas. Il se lève, affronte la trahison, le reniement, les moqueries, l’injustice, la souffrance. Et dans tout cela, il reste tourné vers le Père. Il reste habité par l’amour. Même sur la croix, il pense aux autres : « Père, pardonne-leur… » ; « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis. » Jésus aime jusqu’au bout. Jusqu’au dernier souffle, il donne sa vie.


Et nous, que faisons-nous de cette Passion ? Est-ce que nous sommes de ceux qui acclament Jésus avec des rameaux dans les mains, mais qui l’abandonnent quand il n’est plus glorieux ? Est-ce que nous avons le courage de le suivre sur le chemin du dépouillement, du pardon, du don de soi ? Est-ce que nous acceptons de l’accueillir comme il est, non pas comme un Dieu qui écrase, mais comme un Dieu qui se donne ?
Le dimanche des Rameaux nous met devant ce choix : suivre Jésus dans la lumière, mais aussi dans l’ombre. Accepter qu’il ne soit pas un roi selon nos attentes, mais un roi d’amour. Et lui dire, malgré notre faiblesse, notre pauvreté : Seigneur, je veux marcher avec Toi, jusqu’au bout.
Cette semaine est sainte parce qu’elle est habitée par un amour infini. Un amour qui va jusqu’à laver les pieds, jusqu’à pleurer sur l’injustice, jusqu’à porter la croix. Un amour qui nous rejoint dans notre propre faiblesse. Alors entrons dans cette semaine comme on entre dans un mystère : avec foi, avec confiance, avec humilité. Ne laissons pas passer ce temps de grâce. La croix est là, mais la lumière de Pâques approche.
Amen.

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