Homélie du 16 avril 2025, mercredi Saint :et pourtant, il continue à l’aimer. Il le laisse à table, il lui lave les pieds comme aux autres. Il ne le rejette pas
Frères et sœurs,
Nous sommes au seuil du Triduum pascal. Le ton devient grave. L’Évangile de ce jour nous place au cœur du mystère de la trahison. Judas va livrer Jésus pour trente pièces d’argent. Et ce qui est bouleversant, c’est que Jésus le sait… et pourtant, il continue à l’aimer. Il le laisse à table, il lui lave les pieds comme aux autres. Il ne le rejette pas.
Dans ce geste terrible de Judas, nous voyons ce que le péché peut faire : il ferme le cœur, il isole, il trahit la confiance. Mais dans l’attitude de Jésus, nous voyons quelque chose de plus fort que le péché : la fidélité de l’amour. Le Christ ne fuit pas. Comme le disait Isaïe dans la première lecture : « Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille… Je ne me suis pas dérobé. » Jésus avance avec courage, sans haine, sans vengeance. Il reste maître de lui-même, habité par le Père.
Le contraste entre Jésus et Judas est saisissant. L’un se donne, l’autre trahit. L’un aime jusqu’au bout, l’autre se ferme à l’amour. Et nous, où sommes-nous dans cette scène ? Peut-être un peu entre les deux… parfois fidèles, parfois tentés de nous éloigner.
Mais ce que Jésus nous montre aujourd’hui, c’est qu’il ne se détourne jamais de nous, même quand nous le trahissons. Il continue de nous tendre la main, de nous inviter à revenir. Ce mercredi saint est un appel à la conversion, un appel à regarder en face nos infidélités, sans peur, parce que l’amour du Christ est plus fort que nos chutes.
Demandons-lui la grâce de rester près de Lui dans ces jours saints, avec un cœur humble et confiant. Lui ne trahira jamais.