Homélie du dimanche 18 mai

Chers Frères et sœurs, bien aimés dans le Seigneur,

Il y a une parole de Jésus dans l’Évangile de ce cinquième dimanche de Paques qui résume toute la vie chrétienne. Il dit à ses disciples : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. »Et il ajoute : « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Voilà ce qui doit être notre marque, nous les chrétiens : l’amour. Non pas n’importe quel amour, pas un simple sentiment, pas un amour qui change selon l’humeur. Mais un amour à la manière de Jésus : un amour qui sert, un amour qui pardonne, un amour qui donne sa vie.

Dans la première lecture, on voit Paul et Barnabé qui reviennent de mission. Ils ont traversé des épreuves, ils ont traversé des persécutions. Mais ils sont remplis de joie. Pourquoi ? Parce que malgré tout, l’Évangile a été annoncé, des communautés sont nées, et des cœurs ont été touchés. Ils ont vu l’amour de Dieu à l’œuvre.Et dans l’Apocalypse, saint Jean a une vision magnifique : il voit un monde nouveau, un ciel nouveau, une terre nouvelle, où Dieu essuiera toutes larmes de nos yeux, où il n’y aura plus de mort, où il n’y aura plus de tristesse. Ce monde nouveau commence dès maintenant, chaque fois que nous choisissons l’amour, la paix, le pardon, plutôt que la haine, la division ou la rancune.

Une petite anecdote vraie.

J’ai vécu il y a quelques années à Mongo en Guinée où je suis allé célébrer ADAP (Assemblée Dominicale en l’Absence de Prêtre) : un homme est entré dans l’église pendant la prière. Il n’était pas croyant, il est venu par curiosité. Mais ce qui l’a marqué, ce n’est pas ce que j’ai raconté dans mon partage ou les chants… Non ! C’est ce qu’il a vu à la sortie de la prière: Il a vu ce que nous faisions. C’est une coutume, nous prenions des nouvelles les uns des autres, nous nous serions dans les bras malgré nos différences, d’autres qui se dirigeaient dans les maisons des absents parce que malades ou trop âgés….Il a dit à celui qui se faisait mon interprète : « Je ne sais pas si Dieu existe… mais si c’est ça, être chrétien, alors je veux en être. »

Ce qu’il avait vu, c’est ce que Jésus nous dit aujourd’hui :« À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous vous aimez. »

Et le pape Léon XIII (pas l’actuel pape. Lui, il s’appelle Léon XIV. Léon XIII a été élu pape le 20 Février 1878 et est mort le 20 juillet 1903). Il disait déjà cela dans son encyclique Rerum Novarum ( : « Là où l’amour chrétien règne vraiment, les différences sociales ne sont plus un mur de séparation. »

Il rappelait que la charité est la réponse à l’injustice, à la misère, aux divisions. Et il ajoutait que la mission des chrétiens, c’est de répandre cet amour dans le monde du travail, dans la politique, dans les familles.

Chers Frères et sœurs, bien aimés dans le Seigneur, l’amour n’est pas un slogan, c’est une mission.

Ce n’est pas toujours facile d’aimer. Parfois, dans nos propres maisons, dans nos paroisses, dans nos associations et mouvements, dans nos quartiers, dans nos CEB il y a des tensions, ils y a des blessures. Mais Jésus ne nous dit pas : « Aimez quand c’est facile. » Il dit : « Aimez comme moi je vous ai aimés. » Et lui, il a aimé jusqu’à la croix.Alors, aujourd’hui, posons-nous cette question simple : Est-ce que les gens autour de moi peuvent reconnaître que je suis chrétien par la manière dont j’aime ?

Est-ce que dans mes paroles, mes gestes, ma patience, ma générosité… on voit le visage de Jésus ?Demandons au Seigneur cette grâce aujourd’hui : Seigneur Jésus, aide-nous à aimer comme toi. Donne-nous ton regard, ton cœur, ton courage. Que notre Église, que nos familles, que nos vies, soient des signes de ton amour dans le monde.

Et qu’un jour, comme saint Jean l’a vu, nous entrions avec toi dans ce monde nouveau, où il n’y aura plus de larmes ni de mort.

Amen.