Homélie du 27 mai, mardi de la 6ᵉ semaine du Temps Pascal
Frères et sœurs,
Les lectures d’aujourd’hui nous parlent d’un Dieu qui transforme la souffrance en salut, et de l’Esprit Saint qui agit là où on ne l’attend pas.
Dans les Actes des Apôtres, Paul et Silas sont jetés en prison. Pourquoi ? Parce qu’ils ont fait le bien : ils ont libéré une jeune esclave d’un mauvais esprit. Mais au lieu d’être remerciés, ils sont battus, emprisonnés, enchaînés dans le fond d’un cachot. Humainement, c’est injuste. Et pourtant, que font-ils au cœur de la nuit ? Ils chantent et prient. Pas pour se plaindre, mais pour louer Dieu.
Et voilà qu’un tremblement de terre survient. Les portes s’ouvrent, les chaînes tombent. Mais Paul et Silas ne s’enfuient pas. Leur paix intérieure est plus forte que la violence. Et c’est ce témoignage qui touche le geôlier. Lui qui allait se donner la mort, croyant avoir perdu ses prisonniers, est bouleversé. Il pose une question magnifique :
« Que dois-je faire pour être sauvé ? »
Et Paul répond simplement :
« Crois au Seigneur Jésus. »
Frères et sœurs, cette scène nous rappelle que notre fidélité dans l’épreuve peut devenir un chemin de salut pour les autres. Paul et Silas n’ont pas prêché avec des grands discours, mais avec leur foi vivante, même en prison. Et cette foi a touché un homme au plus profond de son cœur. Ce jour-là, la prison s’est transformée en Église, et le geôlier est devenu frère.
Dans l’Évangile, Jésus prépare ses disciples à ce genre d’épreuve. Il leur dit qu’il va s’en aller, et que c’est une bonne chose. Pourquoi ? Parce qu’il va leur envoyer l’Esprit Saint, qu’il appelle le Défenseur.
« Quand il viendra, il établira la culpabilité du monde en matière de péché, de justice et de jugement. »
Autrement dit, l’Esprit Saint vient ouvrir les yeux du cœur, pour qu’on reconnaisse ce qui est vrai, juste, bon. Il ne vient pas accuser, il vient éclairer. Il vient nous montrer la route quand on est perdu.
Et nous avons besoin de lui, chaque jour. Parce qu’il arrive qu’on soit, nous aussi, comme ce geôlier : enfermé, inquiet, blessé. Mais l’Esprit Saint est là, comme une lumière dans la nuit, pour nous ramener à la confiance.
Frères et sœurs, retenons trois choses :
- La prière transforme les situations les plus fermées. Même en prison, Paul et Silas chantent, et Dieu agit.
- Le témoignage paisible peut toucher un cœur en détresse. Ce que nous vivons avec foi peut sauver d’autres.
- L’Esprit Saint nous est donné pour faire la vérité, pour nous guider et nous relever dans nos nuits.
Alors aujourd’hui, demandons au Seigneur la force de Paul et Silas, et la lumière de l’Esprit. Qu’il nous fasse, nous aussi, témoins joyeux, même dans les épreuves. Et qu’il ouvre les cœurs de ceux qui, comme le geôlier, cherchent un salut.
Amen.