Les Reliques dans l’Eglise Catholique



Les reliques sont des restes matérielles qu’ont laissé ou touché certaines personnes vénérées après leur mort (ossements, habits et autres objets). La vénération ou la considération de ces objets est appelée culte des reliques, proche du culte des saints dans l’Eglise catholique. Nous retrouvons le culte des reliques dans d’autres religions comme l’Islam et le Bouddhisme.

Le culte des reliques vient répondre à un besoin profond de Lhomme d’être protégé par une certaine force spirituelle que confère l’objet selon la croyance de la personne. Il révèle en l’homme ce besoin de vouloir comprendre, percer, manipuler l’invisible, voir le posséder. Il peut aussi répondre à un besoin collectif d’identité et de sécurité d’un peuple ou groupe de personnes. Ainsi à des dates fixes ou des fêtes, on vénère ces objets ou ces restes appartenant à ces personnages qui ont marqué la vie d’un peuple ou une religion.

Dans l’Eglise catholique, ce culte a une origine Biblique avec l’Arche d’Alliance dans l’Ancien Testament (2 Samuel 6) et aussi avec le Christ lui-même dans le Nouveau Testament (Mathieu 9,20-22). Après le départ du Christ, certains objets lui appartenant ou qu’il aurait touché ont été conservés, car beaucoup ont fait l’expérience des miracles obtenus en entrant en contact avec ces objets ou en les vénérant. Beaucoup de miracles sont advenus par la vénération de ces reliques provenant soit du Christ lui-même, soit des saints. Nous pouvons mentionner ici L’histoire du linceul de Turin, ce drap sur lequel on voit représenté le visage ensanglanté du Christ, vénéré depuis le 15e siècle comme relique de la passion et conservée dans la cathédrale Saint jean Baptiste de Turin. Aussi le miracle de Lanciano qui est proprement un miracle eucharistique survenu en Italie vers l’an 700 ou au cours d’une messe, au moment de la consécration, l’hostie s’est transformée en corps et sang du Christ. Et depuis lors, ce morceau de chair en forme d’hostie et le sang coagulé sont conservés et vénérés dans l’Eglise Saint-François de Lanciano.

Ces croyances ont été influencées en partie par le judaïsme ancien et les traditions gréco-romaines. A la suite du Christ, certains apôtres aussi ont fait l’expérience d’une certaine vénération à cause de leur attachement au Christ et des miracles dont ils étaient capables. Nous le voyons dans le livre des actes des apôtres 19, 11-17. Aussi avec l’avènement des martyrs au temps des persécutions, à partir des trois premiers siècles de l’ère chrétienne, le culte des reliques a pris de l’ampleur. Tous ceux qui ont été témoins du Christ au prix de leurs vies sont vénérés et les fidèles obtenaient des grâces par leurs intercessions.

Vers 270 après Jésus Christ, le décret du pape Félix premier qui demandait de célébrer la messe sur le tombeau des martyrs, a confirmé cette pratique existante. Ainsi, plus tard, des autels et des églises ont été érigés en ces lieux. D’autres restes de ces martyrs ou saints furent transférés dans d’autres églises qui leur sont dédiés. Cette tradition de placer les reliques devant ou à l’intérieur des autels existe encore de nos jours. La Présentation Générale du Missel Romain au numéro 302 dit ce qui suit : « Il est opportun de garder l’usage de déposer sous l’autel à dédicacer les reliques de saints, même non-martyrs. On veillera cependant à vérifier l’authenticité de ces reliques… » Nous trouvons aussi une mention de cette pratique dans le livre de l’Apocalypse au chapitre 6,9 : « Je vis sous l’autel, les âmes de ceux qui furent égorgés à cause de la parole de Dieu et du témoignage qu’ils avaient portés ». Les reliques ne nous détournent pas du Christ, mais nous rappellent que nous sommes invités à suivre l’exemple de ces illustres personnes, le Christ étant le modèle de tous. Nicolas Gihr, dans son livre intitulé le saint sacrifice de la messe, disait ceci : « la présence des reliques des saints martyrs dans ou sous l’autel, rappelle leur union intime avec l’agneau de Dieu… Jésus est leur autel, car il a souffert pour tous les hommes ; elles sont sous l’autel parce qu’elles ont été rachetées par sa passion… »

L’excès de toutes choses étant nuisible, ce culte a glissé dans la superstition, dans la magie, mais encore plus dans le commerce. Il a été l’origine de plusieurs divisions dans l’Eglise à cause de l’exagération et de la simonie dont il faisait l’objet. De faux objets ont été vendus dans le but de se faire de l’argent et cela continue malheureusement aujourd’hui dans nos communautés. La présence de certains objets ayant appartenu à soit disant tel saint doit attirer notre attention et nous pousser à les faire vérifier et authentifier par l’Eglise avant toute utilisation. Les reliques n’ont pas de pouvoirs magiques par elles même, mais symbolisent le pouvoir de Dieu qui utilise les saints après leurs morts pour manifester sa puissance. La vénération des reliques, par notre foi, nous obtient des grâces spéciales. L’Eglise nous invite donc à la vigilance pour ne pas verser dans la magie ou la simonie.

Père Modeste Willy Djoni, vicaire à la paroisse Sancta Maria Goretti de Pagouda

SOURCES :

  • Bible TOB, édition du cerf, Paris 1973.
  • Présentation Générale du Missel Romain, édition 2002
  • Dictionnaire et Encyclopédie THEO, édition 2019
  • Philip Koloski, pourquoi les reliques des saints sont placés à l’intérieur des autels, article du 02/08/2021.
  • WWW. Wikipdia. Org.

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