Les évêques du Togo percent l’abcès du gouvernement

Réunie le vendredi 24 septembre dernier en session extraordinaire à son Siège à Lomé, la Conférence des Evêques du Togo a mené une sérieuse réflexion sur la situation de la pandémie de la covid-19, ses conséquences dans notre pays et au sein de nos populations. Ils se sont intéressés à la stratégie de lutte contre ce fléau dans notre pays, sur les multiples questionnements et aux controverses que cela suscite au sein de la population.

La conférence épiscopale relève que la pandémie à coronavirus est « indéniablement un problème de santé publique à la fois très complexe et délicat, non seulement à cause du virus et de sa dangerosité, mais aussi à cause de la méfiance d’une bonne partie de la population qui soupçonne des « non-dits », des « agendas cachés », des « intérêts financiers obscurs » et du « lobbying des puissants » auxquels, il faut ajouter le « règne de la pensée unique » et la « toute-puissance des gouvernants » en ce domaine. »

Les pasteurs reconnaissent que même si notre continent a été épargné de l’hécatombe redoutée pour l’Afrique en mars 2020 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le nombre de décès : 216 en ce 23 septembre 2021 est « beaucoup, voire trop ! ». Mais ils s’interrogent sur l’effort déployé pour cette pandémie. Ils touchent du doigt ce qui fait dire qu’il y a anguille sous roche dans cette affaire de vaccination : « Cependant, si le même effort déployé par les gouvernants pour combattre cette maladie avait été manifesté vis-à-vis des autres pathologies, on aurait évité tant de situations que nous déplorons aujourd’hui : manque ou insuffisance de structures de santé adéquates, d’équipements appropriés, de personnel, de soins de qualité, de moyens pour consulter et payer les soins, etc… »Tout se fait comme si tout cela ne constitue pas aussi des urgences et des priorités sanitaires.

Ils n’ont pas manqué de relever la grande faiblesse de la stratégie de lutte contre la crise sanitaire : le non-respect de la dignité humaine. Prenons par exemple le délicat sujet de la vaccination. A-t-on vraiment besoin de pression ou de sanction ? Les évêques donnent des pistes de réflexion aux gouvernants : « Ne faudrait-il pas développer plutôt des stratégies qui expliquent et donnent de convaincre par argumentations pour une décision personnelle, libre et responsable ? » Ils qualifient à juste titre les mesures coercitives des autorités telles que l’interdiction d’accès aux bâtiments publics et administratifs sans la carte vaccinale, l’exigence de présenter une preuve de vaccination pour le dépôt des dossiers d’établissement de la carte d’identité et pour la légalisation des pièces, etc…, comme de graves violations des droits élémentaires des citoyens.Ils n’ont pas manqué de faire savoir au gouvernement que la fermeture systématique des lieux de culte utilisée comme un des moyens de lutte contre la transmission du virus est ambigu. Et le comble, le gouvernement ne prend pas en compte la contribution des autorités religieuses dans la décision de la fermeture de ces lieux et de leur contribution dans la sensibilisation.

Pour finir leur message, les Pères évêques invitent les fidèles, les hommes et femmes de bonnes volonté à redoubler d’efforts dans la lutte contre la pandémie ; à être responsables dans les choix et continuer à implorer la tendresse et la miséricorde de Dieu sur toute l’humanité, à compter également sur l’aide de Dieu.

Rappelons que c’est dans un communiqué diffusé dans la soirée du jeudi 9 septembre que le gouvernement togolais a décidé de la fermeture pour un mois des lieux de culte et autres.

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