Saint Pierre d’Alcantara de l’Ordre de Saint-François

Saint Pierre d’Alcantara de l’Ordre de Saint-François(1496-1562)

Ce Saint, issu d’une famille illustre, fut un prodige d’austérités. Entré dans l’Ordre de Saint-François, après de brillantes études où avait éclaté surtout son amour pour les Livres Saints, il montra, pendant son noviciat, une modestie surprenante; il ne connaissait ses frères qu’à la voix, il ne savait point la forme de la voûte de l’église; il passa quatre ans au couvent sans apercevoir un arbre qui étendait ses branches et donnait son ombre près de la porte d’entrée. Sa vertu extraordinaire l’éleva aux charges de l’Ordre dès ses premières années de vie religieuse; mais l’humble supérieur se faisait, à toute occasion, le serviteur de ses frères et le dernier de tous.

Dans un pays de montagnes, couvert de neige, en plein hiver, il avait trouvé un singulier secret contre le froid: il ôtait son manteau, ouvrait la porte et la fenêtre de sa cellule; puis, après un certain temps, reprenait son manteau et refermait porte et fenêtre. Sa prédication produisit les plus merveilleux effets; sa vue seule faisait couler les larmes et convertissait les pécheurs: c’était, selon la parole de sainte Thérèse, la mortification personnifiée qui prêchait par sa bouche.

Dieu lui inspira de travailler à la réforme de son Ordre, et il y établit une branche nouvelle qui se fit remarquer par sa ferveur. Dans ses voyages, Pierre ne marchait que pieds nus et la tête découverte: la tête découverte, pour vénérer la présence de Dieu; pieds nus, afin de ne jamais manquer l’occasion de se mortifier. S’il lui arrivait de se blesser un pied, il ne prenait qu’une sandale, ne voulant pas qu’un pied fût à son aise quand l’autre était incommodé.

Pierre d’Alcantara fut un des conseillers de sainte Thérèse d’Avila, qui l’avait en grande considération. Sa mortification s’accroissait chaque jour au point qu’il ne se servait plus de ses sens et de ses facultés que pour se faire souffrir; il ne mangeait qu’une fois tous les trois jours, se contentant de mauvais pain et d’eau; parfois il demeurait huit jours sans manger. Il passa quarante ans sans donner au sommeil chaque nuit plus d’une heure et demie, encore prenait-il ce sommeil assis dans une position incommode; il avoua que cette mortification avait été plus terrible pour lui que les cilices de métal, les disciplines et les chaînes de fer.

La seule pensée du Saint-Sacrement et des mystères d’amour du Sauveur le faisait entrer en extase. Saint Pierre d’Alcantara fit de nombreux miracles. Apparaissant à sainte Thérèse après sa mort, il lui dit: « O bienheureuse pénitence, qui m’a valu tant de gloire! »

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950

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