Sainte Françoise-Xavier Cabrini Fondatrice des Soeurs Missionnaires du Sacré-Cœur (1850-1917)

Née à Santangelo, près de Lodi, en Lombardie, treizième enfant d’une famille de cultivateurs, la petite Marie-Françoise, de santé si frêle, ne semblait guère vouée à traverser trente fois l’océan et à établir des fondations qui essaimeraient jusqu’en Australie et en Chine.

 

Françoise Cabrini embrassa la profession d’institutrice. Plusieurs tentatives pour se faire religieuse échouèrent à cause de sa santé précaire. Elle désirait aussi ardemment devenir missionnaire. Le curé de Codogno qui connaissait sa force d’âme, la fit venir à l’âge de vingt-quatre ans dans la Maison de la Providence pour remettre de l’ordre dans ce couvent où quelques orphelines recevaient leur formation. Un jour, l’évêque de Lodi dit à Françoise: «Je sais que vous voulez être missionnaire. Je ne connais pas d’institution qui réponde à votre désir. Fondez-en une!» Soeur Cabrini réfléchit un instant et répondit fermement: «Je chercherai une maison.» Elle posa à Codogno les bases de l’Institut des Soeurs Missionnaires du Sacré-Coeur. La prière était l’âme de leur action; l’oraison remplissait quatre heures du jour, une cinquième s’ajoutait pour la fondatrice qui se levait une heure plus tôt que ses soeurs.

 

En sept ans, Mère Cabrini accomplit l’objectif désiré: l’établissement de sa congrégation à Rome et son approbation par le souverain pontife Léon XIII. De Rome, son institut s’étendit rapidement. La Sainte croyait que la Chine l’appelait, mais le pape lui demanda d’envoyer ses soeurs en Amérique pour aider les cinquante mille émigrés italiens qui attendaient un support matériel, spirituel et moral. Le Saint-Père lui dit: «Non pas l’est, mais l’ouest. Allez aux Etats-Unis où vous trouverez un large champ d’apostolat.» En effet, sans racines et sans foyer, les émigrés dépérissaient sur le plan religieux et social.

 

Sainte Françoise Cabrini arriva en Amérique le 31 mars 1889. Sa communauté prit bientôt un développement extraordinaire: hôpitaux, écoles, orphelinats surgirent à New-York, Brooklyn, Scranton, New Jersey, Philadelphia, New Orleans, Chicago, Denver, Seattle et Californie. Elle fonda une école supérieure féminine à Buenos-Aires. Cette vaillante ouvrière de l’Évangile se dépensa aussi en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Au retour de ses voyages en Europe, Mère Cabrini ramenait des milliers de soeurs pour ses hôpitaux, ses écoles et ses orphelinats.

 

«Travaillons, travaillons, disait-elle toujours à ses Filles, car nous avons une éternité pour nous reposer. Travaillons simplement et bien, et le Seigneur est Celui qui fera tout.» Elle établit soixante-sept maisons en huit pays. Humble devant la prospérité de son oeuvre, elle répondait aux témoignages d’admiration: «Est-ce nous qui faisons cela ou bien est-ce Notre-Seigneur?» Son inébranlable confiance dans le Coeur de Jésus fut largement récompensée.

 

Celle qui s’était souvent écrié: «Ou aimer ou mourir!» fit de sa mort un acte de pur amour de Dieu. Elle expira le 22 décembre 1917, à Chicago, dans l’état d’Illinois. Son corps fut transporté à New-York, dans la chapelle de l’école qui porte son nom. C’est là que ses restes sont encore vénérés. Le 7 juillet 1946, le pape Pie XII a canonisé cette dévouée servante du Christ dans Ses membres souffrants et abandonnés. Il l’a aussi constituée la patronne céleste de tous les imigrants.

 

Résumé O.D.M.

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