Bienheureux Daniel Brottier, l’homme qui voulait être pape

La figure du bienheureux Daniel Brottier est bien connue dans l’Eglise. Certains diront qu’il est un homme qui a passé sa vie avec un courage digne d’un soldat, avec une foi digne d’un enfant de Dieu, d’un prêtre et d’un missionnaire… Aujourd’hui 28 février, l’Eglise commémore son rappel à Dieu et virgo-maria.net vous propose d’aller à la découverte ou de revisiter la vie de ce grand homme, qui pourrait devenir très bientôt le premier spiritain canonisé.

Le Père Daniel Brottier est né le 7 septembre 1876 à Ferté-Saint-Cyr, France. Déjà à cinq ans, interrogé sur son avenir, il répondit : « Je serai pape », et lorsqu’on lui explique qu’il fallait d’abord être prêtre, il déclare avec tout autant de détermination : « D’accord, alors je serai prêtre ! ». Cette résolution prise à un si jeune âge a été constamment suivie d’une manière admirable… Il entra au séminaire diocésain de Blois en 1892 et fut ordonné prêtre le 22 octobre 1899. Comme première affectation, il fut envoyé dans une école catholique de Pontlevoy où, en tant qu’éducateur de jeunes, il acquit une précieuse expérience pédagogique. Son ingéniosité et son énergie ont rapidement conquis le cœur des élèves qui disaient souvent qu’il était un prêtre qui fait tout autrement.

Mais il avait un tout autre désir : il voulait se consacrer au salut des âmes païennes. Sa demande est acceptée positivement et le 26 septembre 1902, il a commencé son noviciat à Grignon Orly près de Paris. Un an plus tard, à la fin du noviciat, il demande à se consacrer au service exclusif de Dieu dans les pays de mission. Ce désir est heurté à une forte opposition de la part de ses parents, en particulier de son père, qui a également écrit à ses supérieurs à cause de sa santé très fragile. Il convient de mentionner ici que sa santé n’a pas été et ne sera plus jamais bonne. Il fut envoyé à Saint-Louis au Sénégal comme vicaire à la paroisse de Saint-Louis du Sénégal, où il arrive le 27 novembre 1903. Entre autres actions menées, on peut retenir la fondation d’un patronage, un jardin d’enfants, un comité de l’enfance, un bulletin paroissial (L’Écho de Saint-Louis), et une chorale, qui existe toujours. Il était aussi directeur du Cercle Jeanne-d’Arc. Mais, un accident de voiture a mis fin à son travail en Afrique et il retourne en France. De retour en France, il a rencontré Mgr Jalabert, alors archevêque de Dakar qui lui confie une importante mission : récolter des fonds pour la cathédrale de Dakar… La collecte de fonds a été interrompue par le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Avec l’autorisation des supérieurs, Il entre pour le « Corps Volontaire des Aumôniers Militaires » et le 26 août 1914, il part au front. Dans cette guerre, il n’a pas cessé de donner l’exemple d’un courage extraordinaire, qui puise sa source dans une confiance sans bornes en Dieu.À la fin de la guerre, revenu à Paris, il rencontre Mgr Jalabert, qui lui révèlera qu’il l’avait mis sous la protection de sainte Thérèse de Lisieux. Lui qui n’avait aucune dévotion particulière envers la jeune carmélite, a commencé à lui être redevable. Il s’est fixé deux objectifs après cette guerre : finir de récolter des fonds pour la cathédrale de Dakar, établir et organiser le « Syndicat national des anciens combattants ». Mais Dieu avait un autre plan pour lui.

Il fait un projet pour construire une belle chapelle en l’honneur de la bienheureuse Thérèse, qui deviendrait son sanctuaire parisien. Il voulait de cette manière rembourser sa dette personnelle envers la petite carmélite. Mais il fallait deux choses : un « signe » de Dieu et la permission de l’archevêque de Paris. Il remit toute l’affaire entre les mains des Orphelins Apprentis d’Auteuil (œuvre fondée le 19 mars 1866 par l’abbé Louis Roussel) et qu’on lui confie en 1923. Le dernier jour de la neuvaine, sur le chemin pour aller rencontrer l’archevêque, il a été arrêté par une femme qui lui dit : « Il y a une semaine, j’ai demandé au père les prières des orphelins pour mon fils, dont la santé était sans espoir. La bienheureuse Thérèse nous a écoutés : mon fils est sauvé et avec gratitude j’ai apporté quelque chose pour les orphelins ». Il ne lui manquait que neuf mille francs pour avoir la somme requise pour la construction de la chapelle. En réponse, la femme lui dit : « Calmez-vous père, il y en a dix mille dans cette enveloppe ». Il meurt d’épuisement en 1936, l’année où est consacrée la cathédrale du « Souvenir Africain », de Dakar et est enterré au sanctuaire sainte Thérèse de l’Enfant Jésus à Auteuil.

En regardant sa vie et ce qu’il a fait, il n’y a qu’une chose à dire : ce n’est pas lui qui a vécu, mais c’est le Christ qui a vécu en lui. Il a été béatifié par le pape Jean-Paul II le 25 octobre 1984 et devient ainsi le second spiritain déclaré bienheureux, après le père Jacques-Désiré Laval, en 1979.

Fr. Armando T. Wakiou, Cssp

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