Saint François Caracciolo Confesseur (1563-1608)

François, de la famille Caracciolo, l’une des plus illustres du royaume de Naples, entra dès son enfance dans le chemin de la perfection, par l’amour de la pénitence et une tendre dévotion à la Sainte Vierge. Il récitait chaque jour le petit Office et le Rosaire et jeûnait tous les samedis en l’honneur de sa bonne Mère. Cependant, jusqu’à l’âge de vingt-deux ans, il ne songeait point à quitter le siècle. Il fallut l’horrible maladie de la lèpre pour le détacher du monde et le décider à se donner à Dieu dans la vie religieuse. La Providence lui fit rencontrer bientôt deux vertueux prêtres, auxquels il se joignit pour l’établissement des Clercs réguliers Mineurs.

François, encore tout jeune, fut bientôt supérieur général de l’Ordre, qui prenait de rapides accroissements. Il profita de la liberté que lui donnait cette charge pour augmenter ses exercices de piété et de mortification. Trois fois la semaine il jeûnait au pain et à l’eau, portait habituellement un rude cilice, prenait toutes les nuits la discipline, et passait le temps du repos partie au pied du Très Saint-Sacrement et partie dans l’étude. Quand le sommeil le pressait, c’était souvent sur le marchepied de l’autel qu’il prenait le peu de repos qu’il accordait à la nature, et qui ne durait jamais plus de trois ou quatre heures. Il donnait sept heures chaque jour à la contemplation et à la méditation de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ami de la pauvreté, si on lui donnait des vêtements neufs, il les changeait avec les habits les plus usés des simples frères; il évitait avec soin toutes les marques de distinction et d’honneur, disant: « Je n’en suis pas digne; la Compagnie ne me supporte que par charité. » Il signait ordinairement ses lettres: François, pécheur.Le Saint alla lui-même établir son Ordre à Madrid, en Espagne, où il obtint un succès extraordinaire; il y fit trois voyages et s’acquit une telle réputation, qu’on ne l’appelait que le Prédicateur de l’amour divin. A toutes les instances du Pape Paul V, qui voulait l’élever aux dignités ecclésiastiques, il faisait répondre: « Je veux faire mon salut dans mon petit coin.

« Près de mourir, on l’entendait crier en se soulevant de son lit: « Seigneur Jésus, que Vous êtes bon » Seigneur, ne me refusez pas ce précieux sang que Vous avez répandu pour moi… Ô Paradis! Ô Paradis!… » Après avoir fait ses adieux à ses frères, tenant le crucifix d’une main et l’image de Marie de l’autre, il mourut le 4 juin 1608, à l’âge de quarante-quatre ans, en disant: « Allons! Allons! – Et où? lui répondit-on. – Au Ciel! Au Ciel! »

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950

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