Saint Frédéric d’Utrecht
Petit fils d’un roi des Frisons, il est envoyé par sa mère à Utrecht, et y est élu évêque entre 820 et 828, malgré ses réticences, sur l’injonction de l’empereur d’Occident Louis le Pieux avec qui il se brouille quelques années plus tard.
Il assiste en 829 au concile de Mayence et poursuit l’évangélisation de la Frise. C’est à lui que le moine bénédictin Raban Maur dédia son Commentaire sur Josué en 834.
Le second mariage de l’empereur vieillissant Louis le Pieux avec la très jeune Judith de Bavière (de vingt ans sa cadette) en 819 crée des tensions. Selon la coutume, le souverain a prévu le partage de son Empire entre ses trois fils (Lothaire, Pépin et Louis) en 817, par l’Ordinatio Imperii. La naissance d’un quatrième fils (Charles) en 823 vient changer la donne. L’impératrice intrigue pour que ce fils reçoive également une part de l’Empire, tout en menant elle-même une vie frivole à l’écart de son vieux mari.
En 829, au concile de Paris en juin, puis à la diète de Worms en août, l’empereur établit un nouveau partage de son Empire particulièrement favorable à son dernier fils. Les fils aînés se révoltent, mais ils sont vaincus. Ils se rebellent une nouvelle fois en 833 : Lothaire, fils aîné à qui est promise la succession impériale, prétendant vouloir régler pacifiquement le litige, fait appel au pape Grégoire IV qui vient de Rome jusque sur les bords du Rhin pour rencontrer les belligérants. Pendant ce temps, l’empereur est abandonné par ses alliés et même démis au profit de Lothaire. Judith est reléguée dans un couvent, à Tortone, où elle est condamnée à prendre le voile. Cependant, l’empereur est restauré dès l’année suivante, et confirmé par le concile de Thionville en 835. Judith, relevée de ses vœux forcés par le pape, est enjointe de retrouver son mari.
Au cours du conflit, l’évêque d’Utrecht, doutant peut-être de la légitimité des deux enfants qu’elle a donnés à la couronne (Gisèle et Charles), et fidèle au pape, critique avec véhémence la vie dissolue de l’impératrice et soutient Lothaire. Il est assassiné – peut-être sur l’ordre de la souveraine – le 18 juillet 838 à la fin de la messe qu’il célébrait.Canonisé, il est fêté le 18 juillet.