Homélie du 14 avril 2025, Lundi Saint

Frères et sœurs,

En ce début de la Semaine Sainte, la Parole de Dieu nous place devant deux visages très contrastés : celui du serviteur doux et fidèle d’Isaïe, et celui de Marie, la sœur de Lazare, qui pose un geste d’amour extravagant pour Jésus.

Dans le prophète Isaïe, Dieu présente son serviteur comme celui qui ne crie pas, qui n’écrase pas, mais qui apporte la justice avec douceur. Il est le reflet du cœur de Dieu : un cœur patient, miséricordieux, qui relève sans briser. Ce portrait annonce déjà le Christ. Jésus entre dans sa Passion non comme un héros guerrier, mais comme un serviteur silencieux, fidèle jusqu’au bout. Il ne se défend pas, mais il aime. Il ne condamne pas, mais il sauve.

Dans l’Évangile, Marie fait un geste qui dépasse les convenances : elle verse un parfum très coûteux sur les pieds de Jésus et les essuie avec ses cheveux. Elle ne parle pas, mais son geste est un cri d’amour. Judas, lui, critique. Il voit une perte, là où Marie a vu une occasion de donner. Le cœur de Marie est tourné vers Jésus ; celui de Judas est tourné vers lui-même.

Et nous ? En ce début de Semaine Sainte, sommes-nous prêts à poser un geste d’amour gratuit pour le Seigneur ? Un temps donné, une prière, un pardon offert ? Comme Marie, osons ce geste d’amour qui n’attend rien en retour, qui dit simplement : « Seigneur, tu comptes plus que tout. » Car Jésus est en route vers la croix, et il nous demande de marcher avec Lui, dans le silence, la confiance, et l’amour.
Amen.