Les réelles difficultés des missionnaires autochtones et quelques propositions de solutions

Les missions d’aujourd’hui traversent des difficultés qui se disent tout bas et nous voudrions les dire tout haut ici.

Partons d’un constat. Il n’est un secret pour personne que dans les années des premières évangélisations, les missionnaires étaient tous des blancs ou bref venaient du nord. Quand ils débarquaient, ils avaient des soutiens multiformes : parents, amis, réseaux de relations…. Ils n’avaient aucun problème pour le financement de leurs activités missionnaires : églises, presbytères, écoles, dispensaires, centres de formation, ils avaient tout. Même, ils étaient capables d’apporter une aide financière aux populations. Ils n’avaient aucun problème pour répondre aux appels des évêques pour aller implanter l’Eglise toujours plus loin. Quand ils quittaient une mission, ils laissaient tout : infrastructures, voitures….. Disons que tout allait parfaitement grâce aux aides.

Mais depuis quelques années maintenant, les choses ont énormément changé ! Les Africains sont majoritaires dans les missions et ont des postes de responsabilité. Ils ont pris la responsabilité de l’évangélisation de leur continent et vont même plus loin encore… Ces missionnaires blancs ont pratiquement disparu du paysage ou ne sont que quelques unités et la plupart d’entre eux sont âgés à quelques exceptions près.

Cette disparition des missionnaires blancs a pour conséquence la raréfaction des moyens externes. ‘’Ils sont partis avec leurs aides’’ comme dira quelqu’un et un autre, « c’est la personne qu’on finance et non la mission’’. Les missionnaires autochtones dans leur ensemble ont du mal à réunir les moyens financiers nécessaires à leur mission aujourd’hui. Des fidèles, et même des évêques demandent la même disponibilité qu’avant ignorant le changement survenu entre temps. Sinon comment construire une église, un presbytère quand on n’a pas soi-même les moyens de se nourrir, de s’habiller, de se déplacer ? Comment annoncer la Bonne Nouvelle quand on a le ventre vide ? Comment subvenir au besoin des fidèles quand on n’en a pas ?

Le pire, certains missionnaires eux-mêmes ne se rendent pas à l’évidence que les ressources sont rares ou même ont disparu. Ils pensent qu’ils peuvent continuer à vivre comme avant ou vivent au-dessus de leur moyen. Ils pensent que de toute façon l’argent rentrera, les dons arriveront. Certains sont déçus et ressassent à longueur de journée que les temps ont changé. La réalité est là, implacable ! Que faire ?

Propositions de solutions

Il faut une réflexion approfondie sur le sujet. Mais d’ores et déjà, nous pensons qu’il faut une conversion. Il faut un changement de mentalité.

Il va falloir arrêter de penser que le missionnaire est celui qui est toujours obligé de « donner », qu’il doit être « gentil » avec tout le monde. Arrêter de penser qu’on peut continuer à vivre uniquement avec des dons ! Il faut avoir à l’idée de « gagner » maintenant son pain en mettant en place des projets qui permettront de vivre. Rappelons-nous Saint-Paul qui disait : « Vous savez bien, vous, ce qu’il faut faire pour nous imiter. Nous n’avons pas vécu parmi vous de façon désordonnée ; et le pain que nous avons mangé, nous ne l’avons pas reçu gratuitement. Au contraire, dans la peine et la fatigue, nuit et jour, nous avons travaillé pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous. » (2 Th. 3, 7-8).

Peut-être aussi faudrait-il revoir les manières de vivre, la manière de dépenser l’argent.

Bref, réévaluer le niveau de vie par rapport à celui des populations vers lesquelles on est envoyé. Penser sérieusement la solidarité dans les diocèses ou régions ou provinces en instaurant une caisse de péréquation.

Outre les études de philosophie et de théologie, initier les futurs missionnaires en économie, en gestion, en comptabilité, en agronomie, etc… Ces compétences aideront certainement une fois en mission à se prendre en charge.

La rédaction

2 réflexions sur “Les réelles difficultés des missionnaires autochtones et quelques propositions de solutions

  • 17 août 2021 à 15h03
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    Moi je pense que c’est par le travail que les missions subviendrons à leurs besoins. L’Afrique doit se mettre au travail dans tous les niveaux. La majeur partie des missionnaires sont sédentaires. Après la messe, aucune autre charge pour gagner leur vie. Ils attendent tout des fidèles qui des fois peinent à joindre les deux bouts pour eux-mêmes. Il est vrai que L’Eglise vit de ses fidèles mais les temps ont changé et il ne faut pas que les missionnaires abusent des fidèles.
    « Celui qui ne travaille pas, qu’il ne mange pas non plus « 

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    • 17 août 2021 à 16h57
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      Pierre Bacary Badji, ne pensez-vous pas, que s’ils vont travailler et se donnent au travail, puisque tout travail est exigeant. Ils risquent de ne plus faire ce pour quoi, ils sont appelés? Juste une question qui m’est vu après votre réflexion.

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